Aux JO de Tokyo, la ruée vers l’or viendra… du recyclage des smartphones

28,4 kg d’or, 3,5 tonnes d’argent et 2,7 tonnes de bronze : c’est ce qu’avaient collecté en octobre 2018 les autorités japonaises sur plus de 5 millions d’appareils mobiles usagés. L’objectif ? Confectionner les médailles des Jeux olympiques de Tokyo dans ces précieux matériaux que l’on trouve en petite quantité dans chacun de nos équipements électroniques.

Désireux de montrer son engagement pour le recyclage et une gestion plus durable des déchets, le Japon est en passe de réussir son pari : réaliser les médailles des JO de 2020 dans des matériaux (or, argent et bronze) intégralement récupérés sur des smartphones usagés. Cette performance est rendue possible grâce à l’impressionnant dispositif mis en œuvre par les autorités : pour collecter les 47 488 tonnes d’appareils nécessaires, près de 1 600 municipalités nippones ont été mises à contribution, de même que NTT DoCoMo, le principal opérateur mobile du pays, ainsi que La Poste japonaise. En moins de deux ans, la mise en place de points de collecte dédiés a presque permis de récolter l’impressionnante quantité de smartphones, ordinateurs portables et autres tablettes nécessaires à la confection des médailles pour les 321 épreuves des Jeux.

Par cette opération, le Japon a souhaité montrer sa volonté de développer une filière de recyclage des métaux et terres rares. Les 300 000 tonnes qui dorment dans les équipements électroniques inutilisés à travers le pays pourraient en effet assurer son en ces matériaux pour les trois prochaines décennies. Mais si l’or, l’argent, l’aluminium et le cuivre utilisés dans l’industrie sont déjà recyclés à un taux de 50 %, les autres métaux n’attirent que peu d’attention de la part des industriels. Et pour cause : actuellement, la récupération de ces minéraux à grande échelle représente souvent un coût supérieur à leur valeur. Pourtant, l’enjeu du recyclage est de taille, car à raison de 30 mg d’or et de 300 mg d’argent par mobile, le rendement pourrait être bien meilleur que l’extraction minière traditionnelle : une très bonne mine ne permet d’extraire que 5 g d’or par tonne de minerai, tandis qu’une tonne de cartes électroniques en contient en moyenne 250 g… soit cinquante fois plus ! Et l’exploitation minière pèse lourdement sur l’environnement, quand le recyclage présente un intérêt écologique évident.

Mais où se trouvent ces précieux matériaux dans nos smartphones et comment l’extraction est-elle réalisée ? Cliquez dans les images ci-dessus pour le découvrir.

Le recyclage des smartphones en France

Alors qu’en France, seulement 15 % des téléphones portables sont collectés, ce sont 100 millions de smartphones usagés qui dorment dans les tiroirs de leurs propriétaires. S’appuyant sur une étude de l’ADEME de 2010, un rapport du Sénat soulignait en 2016 l’intérêt de la création d’une filière française de recyclage de ces déchets, qui pourrait créer des milliers d’emplois verts.

Cette économie circulaire implique un renversement des chaînes d’approvisionnement traditionnelles : il ne s’agit plus seulement d’échanger avec les fournisseurs de matières premières en amont de la chaîne de fabrication, il faut désormais aussi localiser les utilisateurs des produits en aval du cycle de consommation. Une révolution copernicienne qu’Orange mène depuis 2005 grâce à des partenariats.

Orange a mis en place une filière solidaire, cohérente et de bout en bout : collecte des mobiles en France, prolongation de la durée de vie des mobiles qui peuvent encore être utilisés, versement des bénéfices à une ONG mondialement reconnue pour collecter des déchets de mobiles en Afrique, et recyclage de ses déchets en France. Une véritable démonstration d’économie circulaire.

Les bénéfices réalisés à l’issue du recyclage des mobiles en France sont versés à Emmaüs International. L’ONG utilise ces fonds pour créer, en partenariat avec Orange, des ateliers de collecte de déchets de mobiles dans différents pays d’Afrique.
Les déchets sont collectés auprès des réparateurs locaux, puis triés et massifiés avant d’être renvoyés en France par conteneurs pour y être recyclés.

Cinq ateliers ont été ouverts depuis 2010, au Burkina Faso, au Bénin, au Niger, en Côte d’Ivoire et au Cameroun.
Trente emplois ont été créés et plus de 300 tonnes de déchets de mobiles collectées et renvoyées en France pour y être recyclées.
Ces ateliers ont permis de créer 6 emplois, soit 30 emplois locaux.

L’opérateur a ainsi participé au recyclage de plus de 10 millions de mobiles dans le monde, dont la moitié en France depuis 2010.
Son objectif : atteindre 30 % de mobiles recyclés d’ici 2020.

 

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