Internet par satellite, un surcroît de connectivité

À partir d’une parabole pointant vers un satellite géostationnaire, il est possible d’accéder à Internet depuis n’importe quel point du globe. Cette alternative aux communications terrestres offre de multiples cas d’usage et intéresse les GAFAM.

“La technologie des satellites promet d’offrir un accès à Internet quelle que soit sa localisation, en pleine mer, dans le désert, en montagne ou en rase campagne.”

La technologie des satellites promet d’offrir un accès à Internet quelle que soit sa localisation, en pleine mer, dans le désert, en montagne ou en rase campagne. Cela peut contribuer à réduire la fracture numérique dans les zones mal couvertes par les technologies terrestres tout en offrant un débit élevé et une grande fiabilité de service.

Le principe de l’Internet par satellite est simple. Comme avec la téléphonie mobile, il s’agit d’envoyer et de recevoir des données par le biais d’un relais qui les redirige vers le terminal de l’utilisateur. Au lieu d’une antenne GSM, le relais est un satellite ; le terminal n’est pas un smartphone, mais un modem connecté à une parabole satellite.

Les données IP reçues et envoyées parcourent des distances considérables. Un satellite géostationnaire étant situé à une orbite de 36 000 km au-dessus de la Terre, le signal aura effectué deux allers-retours entre le réseau Internet terrestre et le satellite, soit 144 000 km entre le lancement d’une requête et son résultat.

Conséquence de ces allers-retours de la Terre à l’espace, le temps de latence est plus long qu’avec les solutions ADSL et surtout la fibre. Les satellites dédiés utilisent les bandes de fréquences Ku (Kurz-unten) ou, mieux, les bandes Ka (Kurz-above) qui autorisent un débit plus important, soit jusqu’à 22 Mbit/s en réception et 6 Mbit/s en émission.

Nombreux bénéfices

Un usage identifié est l’accès à Internet en pleine mer. Les bateaux profitent, à quai, des réseaux Wi-Fi du port puis, en navigation côtière, des réseaux 3G et 4G. Au grand large, à l’heure actuelle, ces solutions ne fonctionnent pas. Le téléphone par satellite Iridium permet d’appeler en cas d’urgence, mais offre une connexion data relativement limitée qui restreint son usage à l’envoi d’e-mails ou de messages instantanés. Pour accéder à la téléphonie sur IP ou à des services de cartographie en ligne, un bateau de plaisance, de pêche ou de transport maritime peut se doter d’une antenne satellite couplée à un modem.

La 5G devrait aussi apporter le haut débit en pleine mer. Consortium réunissant des opérateurs et fournisseurs télécom, le 3GPP travaille avec les gestionnaires de satellites à une normalisation autour du nouveau standard des réseaux afin d’assurer la continuité de service de la 5G, de la terre à la mer. Parmi les pistes envisagées, la surface maritime pourrait être couverte depuis la stratosphère, à l’aide de ballons ou de drones.

Les GAFAM à la manœuvre

Comme d’autres domaines, le marché de l’Internet par satellite, investi de longue date par les opérateurs de satellites tels Eutelsat et Inmarsat, pourrait être bousculé par l’arrivée des GAFAM.

À l’origine de l’initiative Internet.org, Facebook annonçait, en 2015, un partenariat avec Eutelsat pour acheminer Internet dans les zones reculées d’Afrique subsaharienne et dynamiser le tissu économique local. Avec son projet Loon initié en 2013 (au Kenya), Google a fait, lui, le choix de démocratiser l’accès à Internet à partir d’une flotte de ballons stratosphériques qui tirent leur énergie des rayons du soleil. Les géants du numérique sont revenus depuis à l’option satellite. SpaceX s’apprête à lancer son service Starlink tandis que l’offre Kuiper d’Amazon est dans les starting-blocks.

À la différence des opérateurs historiques, ces géants du numérique font le pari de déployer une constellation de satellites en orbite basse. Starlink dispose déjà d’une flotte de près de 800 satellites pour couvrir les régions du nord des États-Unis et du sud du Canada.

À terme, la société spatiale d’Elon Musk prévoit de placer 42 000 engins en orbite afin de couvrir toute la planète. Kuiper affiche des ambitions similaires. Ces mégaconstellations risquent de créer des embouteillages dans l’espace et la NASA s’est récemment opposée à ce type de déploiement.

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