Baah Box : trouver le bon muscle !

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Projet philanthropique mené par une équipe de chercheurs-développeurs d’Orange, soutenu par la direction de la Propriété Intellectuelle d’Orange, Baah Box est un kit logiciel de rééducation développé en open source destiné à apprendre aux personnes handicapées à actionner des prothèses.
Cet article est un complément au dossier "La Propriété Intellectuelle, marqueur d'innovation".

“Trouver le bon muscle et le faire travailler ! C’est ce que permet Baah Box, un kit en open source facile à construire et peu onéreux”

Quand on ne dispose plus que d’un membre, de naissance ou bien suite à un accident, difficile de savoir quel est le muscle qui permettra d’actionner une prothèse.
Très couteuses – de 17.000€ à 60.000€ – les prothèses équipées de capteurs myoélectriques, avant d’être implantées, demandent aux patients de s’entrainer par de nombreux exercices de contractions pour trouver les muscles nécessaires et pertinents.
“Long et rébarbatif, le système actuel de rééducation oblige, en outre, les patients à se déplacer dans un centre spécialisé souvent éloigné de chez eux, alors que la séance ne dure que quelques minutes”, estime Marc Poppleton, concepteur-développeur chez Orange. Amputé de naissance de son avant-bras, il sait combien il faut travailler dur pour stimuler la prothèse.

Création d’un kit en open source

photoBaaBox

Aussi, pour permettre aux patients ainsi qu’aux hôpitaux de bénéficier de technologies plus adaptées à leurs besoins et surtout de rendre les équipements accessibles au plus grand nombre, un groupe de développeurs et designers d’Orange mené par l’ingénieure logiciel Frédérique Pinson a conçu un kit facile à construire et en a publié les plans en open source. Appelé Baah Box – du bêlement en anglais des moutons – il se compose d’un boîtier relié à deux électrodes que l’on place sur les muscles, et qui communique en Bluetooth avec des jeux sur smartphone ou tablette (iOS et Android).
“Après, il ne reste plus qu’à lancer les jeux, qui permettent aux patients de s’exercer pour, à terme, arriver à actionner leurs prothèses”, explique Marc Poppleton, co-créateur du projet. “Comme, par exemple, faire sauter un petit mouton au-dessus de barrières en contractant son muscle ou bien faire naviguer un vaisseau spatial à droite ou à gauche en jouant avec deux muscles pour éviter des obstacles.”
“Pour compléter les bénéfices technologiques de ce kit”, précise Frédérique Pinson, “nous avons souhaité rendre les exercices ludiques surtout pour les enfants, qui peuvent l’utiliser chez eux sans attendre les rendez-vous au centre de rééducation”.
On peut aussi utiliser le kit pour de la rééducation fonctionnelle, en connectant le boitier à un joystick, par exemple. Le kit est actuellement testé avec des patients du CHU de Lannion-Trestel, site de référence en Bretagne Nord pour la rééducation fonctionnelle. “Un moyen de rester au plus près des besoins des patients tout en innovant”, ajoute-t-elle.

BaahBox_joystick

Selon Bruno Terrien, responsable du département qui a soutenu cette ambition, “cette initiative sociale, digitale et humaine a permis de libérer la créativité des équipes, de favoriser le lâcher-prise, de créer des liens et de nouveaux échanges au sein et au-delà d’un département, d’une division, d’accroître la motivation à travailler ensemble”.

Une démarche philanthropique soutenue par la direction de la Propriété Intellectuelle d’Orange
Le projet s’est inscrit dès le départ dans une démarche philanthropique. La Direction de la Propriété Intellectuelle d’Orange a souhaité valoriser celle-ci en acceptant de publier les différents éléments en open source sous licence contaminante. “Libre de droit, ce type de licence permet à toute personne qui le souhaite d’apporter des modifications aux logiciels et de les rendre publiques”, remarque Alain de Laval, de la Direction de la Propriété Intellectuelle et du Licensing d’Orange. Ce dispositif met le fruit du travail à disposition du plus grand nombre, en évitant qu’il ne soit privatisé par des tiers.

“Idéal pour que ce projet continue de s’adapter à de nombreux traumatismes !”, conclut Frédérique Pinson. Les centres de rééducation attendaient ce progrès.

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