• Cette technologie permet de créer des images 3D des obstacles en réalité augmentée, offrant une perception plus réaliste des dimensions des obstacles.
• En partenariat avec l’équipe de design inclusif de Google London, cette technologie entend être accessible à tous en permettant d’ajuster la luminosité ou les couleurs du laser et en permettant la personnalisation des informations affichées en fonction des préférences du conducteur.
Un conducteur de véhicule doit garder les yeux sur la route sous peine d’incident ou d’accident. Certains obstacles sont cependant invisibles. S’informer à leur sujet en consultant un écran de contrôle d’une Tesla, par exemple, détourne durant quelques instants l’attention de la route. La solution inventée par Jana Skirnewskaja permet, grâce à l’obtention de données via des et une projection laser en 3D dans l’œil du conducteur, de créer des images 3D des obstacles en réalité augmentée. Cette technologie répond également aux problèmes liés aux afficheurs tête haute pour pare-brise. « Ils posent toujours des problèmes de distraction et de visibilité, car ils détournent l’attention du conducteur de la route », explique cette doctorante dans le département d’ingénierie de l’Université de Cambridge. Les affichages projetés directement sur le pare-brise posent également leur lot de problèmes, à commencer par une faible visibilité. « Il faudrait poser un film sur le verre, mais cela est interdit. »
Le LiDAR collecte des nuages de points qui définissent les contours des obstacles et ces derniers peuvent ensuite être représentés en réalité augmentée
Un dispositif d’affichage inédit
« La plupart des dispositifs qui affichent les obstacles sur un écran dans la voiture le font en 2D. L’objectif est de le faire ici en 3D, ce qui permet au conducteur de prendre conscience des dimensions de l’obstacle, c’est pour cela que la projection laser à très faible puissance permet de créer une représentation la plus réaliste possible » explique la chercheuse. Pour ce faire, un capteur LiDAR permet de capter les silhouettes des objets ou individus présents dans l’environnement. « La plupart des accidents se produisent lorsque le conducteur ne peut pas voir les choses correctement, par exemple ce qui se cache derrière un camion ou encore un panneau de signalisation caché. » Concrètement, le LiDAR collecte des nuages de points qui définissent les contours des obstacles en 3D, ces derniers peuvent ensuite être représentés en réalité augmentée. Pour expérimenter le dispositif, l’équipe de recherche a scanné deux rues à Londres et a identifié cinq obstacles majeurs. « Il sera à l’avenir possible de faire fonctionner le dispositif en temps réel n’importe où à condition d’entraîner un modèle de machine learning et d’intégrer un processeur graphique, ce qui permettra d’identifier automatiquement la nature des obstacles. »
Une technologie inclusive
Pour l’heure, les véhicules les plus avancés technologiquement comme les Tesla utilisent uniquement des caméras, et non des capteurs 3D comme le LiDAR. Les informations affichées sont donc limitées à ce que les caméras perçoivent. « Si on intègre plusieurs LiDAR sur un véhicule, par exemple sur le toit, devant et derrière, on peut collecter suffisamment d’informations pour avoir un aperçu exhaustif de l’environnement en les combinant », souligne Jana Skirnewskaja. La chercheuse travaille en collaboration avec l’équipe de design inclusif de Google à Londres. « L’inclusivité est un sujet important pour nous. Nous voulons rendre la technologie accessible à tous, puisque les fabricants actuels ne prennent pas forcément en compte les différentes pathologies des conducteurs ; tout le monde n’a pas la possibilité de voir correctement ce qui est inscrit sur une projection de pare-brise. » La technologie développée permet d’ajuster la luminosité et les couleurs du laser. « On peut également limiter l’information, par exemple en incluant un obstacle à la fois ou plusieurs obstacles, en fonction des préférences du conducteur. »
Acronyme de « Light Detection And Ranging ». Cette technique de mesure à distance utilise la lumière issue d’un laser pour déterminer les propriétés physiques d’un objet.