10 % des messages échangés contiendraient une intention, soit 15 milliards de messages dans le monde chaque jour qui pourraient être transformés en action.
Plus précisément, Biggerpan se spécialise dans l’intelligence artificielle relative à l’amélioration de l’expérience utilisateur sur mobile, via la mise en œuvre de techniques de traitement automatisé du langage. Avant de parvenir à cet objectif tel qu’il est formalisé aujourd’hui – et aux technologies sous-jacentes qui le soutiennent – la société franco-américaine, qui se partage entre San Francisco et Paris a exploré différents terrains de jeux.
15 milliards de messages par jour « exploitables »
« Nous avons abordé différents cas d’usage, explique Eric Poindessault, cofondateur et directeur général de la start-up. Sur le navigateur internet notamment, en analysant des textes d’articles de presse avec l’objectif de prédire l’intention de l’utilisateur en temps réel au regard de ce qu’il est en train de lire. Avant de nous concentrer sur les messageries – instantanée et SMS – où la difficulté s’accroît car il s’agit d’appréhender le langage sur un texte court. Cela fait trois ans que nous travaillons sur la compréhension du langage, avec différentes techniques permettant à ce jour d’identifier une quarantaine d’intentions, et d’associer à celles-ci des propositions d’action ». L’enjeu consiste ici à optimiser et à fluidifier l’expérience des usagers, en leur évitant de jongler entre différentes applications. Et le marché est conséquent, puisque 10 % des messages échangés contiendraient une intention, ce qui représente 15 milliards de messages dans le monde chaque jour qui pourraient être monétisables.
Des technologies d’analyse du langage de haut niveau
Mais comment détecter l’intention, la comprendre et en sortir une recommandation ? Biggerpan exploite le domaine du traitement automatisé du langage tous azimuts, via la mise en œuvre de technologies propriétaires. La start-up a notamment constitué un modèle de génération de données duquel sont issues 60 millions de phrases synthétiques destinées à entraîner les modèles de prédiction en configuration deep learning. Ceux-ci peuvent donc identifier l’intention et sont associés à un « détecteur » des entités nommées, fondé sur un processeur de mots-clés et une base de connaissances étendue, comprenant 5 millions de noms de rues, 200 000 villes, des dizaines de milliers de films, etc. Une fonction de « désambiguïsation » finit le travail en prenant en compte différents paramètres, tels que les contextes sémantique, syntaxique ou la géolocalisation. La plateforme de recommandations Magic Cards, proposé en SDK aux développeurs, prend enfin le relais pour pousser les actions cohérentes avec les intentions. Biggerpan touche une commission à chaque fois que la proposition d’action est convertie, et plusieurs accords d’affiliation ont été signés avec de grands fournisseurs de services tels qu’Amazon, Uber, Rakuten et d’autres.
Précision : les services conçus par la société sont conformes avec les réglementations sur la protection des données et ne collectent aucune information personnelle. Tout simplement parce qu’ils n’en ont pas besoin.
Une API et une appli
A ce jour, Biggerpan propose son service sous une première version distribuée en anglais. La technologie est mise à disposition de clients et de partenaires sous forme d’une API en mode SaaS, sur le marketplace de Microsoft. Elle se décline aussi en une plateforme SMS grand public, Magic Chat, disponible sur le Google Play Store. « Magic Chat est en quelque sorte notre laboratoire et notre showroom, via lequel nous recueillons des données chiffrées précieuses. Nous savons par exemple que dans 12 % des cas, il y a un clic par l’usager quand on lui propose une action pertinente face à son intention – une performance considérable et qui révèle l’appétence et l’engagement des utilisateurs ».
Les visiteurs du salon Viva Technology auront l’occasion de toucher du doigt le savoir-faire technologique de Biggerpan. Et si celui-ci se concentre sur la messagerie mobile pour l’instant, il est susceptible de s’étendre à de nouveaux horizons, comme les applications de calendrier par exemple. Et pourquoi ne pas se décliner à terme dans l’univers des assistants vocaux, qui pourraient eux aussi devenir prédictifs ? Affaire à suivre…