Une tour de contrôle boostée à l’IA, contre le streaming pirate

tour-de-controle-anti-piracy-streaming_1198x500
Les formes de piratage de contenus créatifs et de streaming vidéo pourraient se diversifier dans un avenir proche. Des parades numériques destinées à en prémunir les diffuseurs légaux sont en cours de développement ou déjà opérationnelles. Parmi elles, l’Anti-Piracy Center, qui utilise l’intelligence artificielle (IA).

Anti-Piracy Center regroupe un ensemble de services opérationnels et de consulting de haut niveau puisant notamment dans les méthodologies du monde de la cybersécurité.

Les offres de streaming se multiplient, l’accès à des fichiers de bonne qualité est facilité aussi bien en fixe qu’en mobile avec les connexions Haut et Très Haut Débit, depuis un parc de terminaux plus vaste et varié. La redistribution et le partage illégaux de contenus vidéo vont-ils, eux, redoubler d’intensité ?

Une menace aux mille visages…

“Nous faisons face à de nouvelles formes de piratage”, constate Kevin Le Jannic, Directeur Produit Sécurité chez Viaccess-Orca, filiale d’Orange. “Les pirates aujourd’hui disposent d’une surface d’attaque potentielle plus grande, et d’une capacité à atteindre leurs “clients” avec une offre intéressant tous les types de terminaux, y compris en mobilité.” Fournisseur mondial de services de diffusion, de gestion, de protection et de monétisation de contenus, Viaccess-Orca capitalise sur une expérience et une expertise élargies en matière de sécurité. Son offre dans le domaine de la protection et de l’accès aux contenus couvre ainsi les mondes TV et “over the top” (OTT), à travers des solutions d’accès conditionnel (CAS) et de gestion des droits numériques (DRM) ainsi que son Secure Video Player. Depuis peu, cette filiale d’Orange a étoffé sa gamme de solutions afin de répondre plus efficacement aux méthodes de piratage actuelles et émergentes. Présenté lors de l’International Broadcasting Convention (IBC) 2019, son package Anti-Piracy Center regroupe un ensemble de services opérationnels et de consulting de haut niveau puisant notamment dans les méthodologies du monde de la cybersécurité, adaptées aux contraintes et problématiques spécifiques des acteurs média.

Monitoring, détection, retrait : l’anti-piratage de bout-en-bout

Véritable tour de contrôle, de repérage et de lutte contre les usages suspects, l’Anti-Piracy Center se structure autour de quatre briques de solutions complémentaires. La première – Eye On Piracy – est conçue pour garder un œil en permanence sur les flux en ligne, sur la base de moteurs de tracking et d’identification des liens frauduleux. Le “watermarking”, ou tatouage numérique, constitue un deuxième pilier du portail et vise à identifier la source de redistribution d’un service de streaming illégal. Chaque contenu est marqué, ou tatoué, avec un identifiant unique qui peut être extrait en cas de piratage afin de retrouver la source d’origine. Issue de l’association de l’expertise de l’IRT b<>com (1) en matière de cybersécurité et du savoir-faire de Viaccess-Orca dans la protection de contenus et l’analyse de flux pirates, cette solution ouvre la voie à un marquage numérique dynamique, en temps réel et pour tous les types d’écrans. “Il n’existe pas à ce jour d’algorithme assez robuste pour contrer toutes les attaques, et les pirates trouveront toujours de nouvelles alternatives pour passer outre le watermarking. L’innovation mise en œuvre avec b<>com consiste à introduire une approche dynamique et renouvelable dans cette équation : nous pouvons jongler entre plusieurs algorithmes pour ne pas laisser le temps aux pirates de casser le marquage.”

Analyse des données et IA en renforts

Les deux autres éléments constitutifs de l’Anti-Piracy Center concernent la détection de brèches et le contrôle du partage de mots de passe.

Le premier est destiné à détecter les anomalies et à identifier des comportements suspects, à partir d’un monitoring et d’une analyse des données susceptibles de sortir de l’ordinaire. “Nous avons défini un jeu de règles de repérage sur la base duquel des algorithmes relèvent les écarts par rapport au modèle défini et émettent des alertes avant qu’une investigation humaine ne soit lancée. Les données pertinentes sont collectées et agrégées dans un outil de Security Information and Event Management (SIEM). La rareté de données labellisées représente un défi pour la lutte contre le piratage, par rapport à la détection de fraude ‘générique’. Cela rend d’autant plus intéressantes des approches de type non-supervisé (unsupervised) ou mi-supervisé (semi-supervised).”

Le second porte sur l’exploitation par différents algorithmes d’apprentissage de la donnée d’usage des services TV pour détecter le partage de logins et mots de passe en dehors du foyer, le vol de comptes par des pirates et leur revente au marché noir.

En utilisant ainsi la data et l’IA à travers sa plateforme Anti-Piracy Center, Viaccess-Orca consolide ses capacités de détection et enrichit sa panoplie de garde-fous face à une menace aggravée. Et la pertinence de sa solution est d’ores et déjà reconnue au sein de l’écosystème. Sa technologie de watermarking a en effet reçu récemment la certification de Cartesian, cabinet nord-américain spécialisé dans les industries des télécommunications, des médias et des technologies.

A lire aussi sur Hello Future

Des opérations industrielles sous contrôle grâce au Smart Monitoring

Découvrir

Comment apprivoiser une intelligence artificielle ?

Découvrir