« Pour qu’une maison soit intelligente, il faut qu’elle soit sensible. »
Une maison intelligente, qu’est-ce que c’est au juste ? Julien Cumin fait partie de ceux qui travaillent à apporter des éléments de réponse. Comme l’explique ce doctorant à Orange Labs, « la maison intelligente est capable de proposer à ses habitants des services adaptés et personnalisés ». Et pour cela, elle doit construire une connaissance plus fine de ses occupants et de leur environnement grâce aux informations dites « contextuelles », dont les activités de la vie quotidienne constituent un élément clé.
Des informations qui « caractérisent très fortement les services dont les habitants de la maison vont avoir besoin », souligne Julien Cumin, dont la thèse porte sur la reconnaissance d’activités dans la maison. Objectif : comprendre les actions qui s’y déroulent à partir de capteurs environnementaux (capteur de consommation électrique, d’humidité, détecteur de mouvement, etc.) qui fournissent des données brutes très variées.
Mais attention, « pour qu’une maison soit intelligente, il faut qu’elle soit sensible », affirme Julien Cumin. Prenez l’exemple de l’éclairage automatique : dans la maison intelligente telle qu’on pouvait l’envisager par le passé, les ampoules s’allument et s’éteignent automatiquement lorsqu’une personne entre et sort d’une pièce. Dans la maison sensible de demain, si cette personne sort momentanément de la pièce pour aller chercher quelque chose, le système est capable de comprendre cette information. Comprendre que cet occupant compte revenir parce qu’il n’a pas terminé son activité, de ce fait, le système n’éteindra donc pas la lumière.
De la maison intelligente à la maison sensible
Ainsi, là où la maison intelligente d’hier visait à proposer des services basés sur la détection d’événements au sein de l’habitat, la maison intelligente et sensible que Julien Cumin appelle de ses vœux va plus loin. Elle contextualise ces événements, les traduit en activités, utilisant ainsi des informations qui ont davantage de sens pour chaque occupant.
Les activités de la vie quotidienne sont reconnues par apprentissage automatique (« machine learning »). L’équipe dans laquelle travaille Julien Cumin apprend à un ordinateur à faire le lien entre les événements de capteurs et les activités qui y sont associées en le nourrissant d’exemples : si je suis en train de faire la cuisine, de prendre ma douche, de regarder la télévision, voici les données de capteurs qui remontent. « À terme, explique le doctorant, nous espérons que l’algorithme sera suffisamment « intelligent » pour reconnaître, lorsqu’il est confronté à un nouvel événement, l’activité qui se déroule. »
Heureux comme un doctorant chez Orange
Julien Cumin a intégré l’Orange Labs de Meylan (Isère) après un stage de fin d’études dans l’entreprise. Il se félicite de l’importance qui y est accordée aux travaux des doctorants. « La crainte que j’avais, en commençant ma thèse, c’était d’être isolé, raconte-t-il. J’allais interagir avec mon directeur de thèse et mes encadrants, publier des papiers, mais mon travail resterait assez confidentiel. Au final, je constate que ce n’est pas le cas : je participe à de nombreux événements lors desquels j’ai l’occasion de présenter mes travaux et d’échanger avec de nombreuses personnes. »
« Chez Orange, ajoute-t-il, les doctorants ont véritablement la possibilité de diffuser leurs travaux, à la fois au sein du Groupe, auprès de la communauté scientifique, mais aussi à un public de professionnels et d’entreprises, ce qui représente une opportunité extrêmement intéressante. »
Cela traduit d’ailleurs l’importance accordée à la recherche dans son ensemble, sur laquelle le jeune homme porte un regard positif : « D’une part, elle est très variée et étendue, avec une grande richesse de sujets de recherche et de profils de chercheurs. D’autre part, elle est stratégique pour le Groupe, à la fois parce qu’il y investit un budget important, et parce qu’il la valorise fortement. ».