Photobiomodulation : la lumière pour traiter la maladie d’Alzheimer

GettyImages - article REGEnLIFE Elderly care old and young
• À Montpellier, REGEnLife, start-up spécialisée en neurotechnologies, mise sur la lumière pour traiter les formes légères à moyenne de la maladie d’Alzheimer.
• Elle réalise actuellement une étude clinique pour valider l’efficacité d’un dispositif médical qui agit simultanément sur le cerveau et l’intestin avec différentes sources lumineuses, LED et lasers dans les spectres rouges et proche infrarouge.
• Le casque développé serait efficace dans le traitement des commotions cérébrales donc également prometteur pour les sportifs.

Il n’existe toujours pas de traitement curatif efficace face à la maladie d’Alzheimer, qui touche 900.000 personnes en France, et près de 225.000 nouveaux cas par an. À Montpellier, la start-up REGEnLIFE entend toutefois miser sur la lumière, grâce à une technologie de , pour traiter la maladie d’Alzheimer. « Notre objectif est de proposer un dispositif médical constitué d’un casque et d’une ceinture abdominale afin de stimuler les cellules grâce à trois sources lumineuses, LED et lasers dans les spectres rouges et proche infrarouge (NIR) », explique Patrice Cristofini, CEO de la société.

Le pari de REGEnLife est que les émissions lumineuses agissent sur les mitochondries et sur les inflammations

Le casque développé par l’entreprise est constitué d’une vingtaine de modules et de picots qui permettent d’atteindre le cuir chevelu. Dans chaque module, on retrouve les trois sources lumineuses. « L’avantage est que notre approche est non-invasive. On cible également l’intestin, car le microbiote est également impliqué dans la maladie d’Alzheimer. On pense que les toxines intestinales viennent accentuer le phénomène inflammatoire au niveau des neurones. » La société est accompagnée par, entre autres, le professeur Jacques Touchon, spécialiste international de la maladie d’Alzheimer.

Une ambition de grande envergure

Le pari de REGEnLife est que les émissions lumineuses agissent sur les mitochondries et sur les inflammations. « On pense qu’en régénérant les mitochondries, on régénère les cellules neuronales. On souhaite par ailleurs agir sur l’aspect inflammatoire de la maladie. » Pour les patients, il s’agit de réaliser régulièrement des séances de vingt minutes. « Notre première étude clinique était limitée à cause de la pandémie Covid-19, mais nous en avons lancé une nouvelle en double aveugle, afin de prouver l’efficacité de la photobiomodulation triphotonique [stimulation utilisant trois sources de lumière] sur les formes légères et modérées d’Alzheimer. » Si l’entreprise n’aura les résultats de son étude clinique que dans deux ans, elle compte réaliser une levée de fonds de 5 à 6 millions d’euros cette année, et une autre de 40 à 50 millions d’euros d’ici fin 2025. Objectif : financer des essais cliniques sur la dépression et la sclérose en plaques. « Nous allons également travailler sur l’IA pour permettre aux médecins de choisir les protocoles à mettre en place en fonction des patients », explique l’entrepreneur. « Pour l’heure, il faut que l’on soit en mesure de prouver l’efficacité de la photobiomodulation. Il ne faut pas oublier que nous souhaitons proposer un traitement et non un outil de prévention. »

Traiter les commotions cérébrales

Le casque proposé par la start-up semble faire ses preuves auprès des victimes de commotion cérébrale, domaine pour lequel les interventions et les traitements ciblés sont limités, voire absents. La société a mené une étude de petite taille « prometteuse » fin 2022 auprès d’une cinquantaine de joueurs de rugby victimes de commotion cérébrale, et se montre optimiste sur les bienfaits de la stimulation triphotonique pour ce type de patients. « En sept jours, ils allaient mieux, et nous avons d’ailleurs constaté une amélioration du test visuel et de l’équilibre dès la première séance. »

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