● Ils détaillent comment la cryptographie post-quantique (PQC) et la distribution de clefs quantique (QKD) peuvent faire face aux menaces quantiques, et quel sera l’impact du machine learning quantique sur la détection des menaces.
● Face à l'urgence de la "crypto-agilité", découvrez comment les entreprises et les chercheurs se préparent à protéger les infrastructures critiques et à préserver la souveraineté numérique.
Parlons Tech, épisode 24 avec :
- Paulette Gavignet, Ingénieur de Recherche en Réseaux Optiques et Communications Quantiques chez Orange Innovation à Lannion
- Benjamin Vigouroux. Vice President, Digital Infrastructure chez Orange Business
- Grégoire Barrué, chercheur en IA et IA quantique appliquée à la cybersécurité chez Orange
L’avènement de l’ordinateur quantique promet des avancées majeures dans de nombreux secteurs, mais fait peser une menace systémique sur la sécurité actuelle des données. De fait, le chiffrement actuel des données repose sur des problèmes mathématiques que les ordinateurs quantiques peuvent résoudre en quelques secondes. Pour Paulette Gavignet, un pirate peut dès aujourd’hui stocker des données chiffrées pour les décrypter plus tard, quand la technologie sera mature. C’est ce qu’on appelle la « menace quantique ». Pour y répondre, deux boucliers complémentaires émergent : la Cryptographie Post-Quantique (PQC) et la Distribution de Clés Quantiques (QKD). La première se base sur de nouveaux algorithmes capables de résister à la puissance quantique tandis que la seconde est une solution qui permet de détecter toute tentative d’interception, car l’acte de mesurer un signal quantique le modifie de manière irréversible.
Les entreprises doivent pouvoir mettre à jour leurs infrastructures de manière transparente, en remplaçant des algorithmes vieux de 30 ans par des solutions « Quantum Safe »
L’urgence de la « crypto-agilité »
Pour Benjamin Vigouroux, la cybersécurité n’est plus seulement une question d’outils, mais de survie économique. Il cite l’exemple de Jaguar Land Rover, dont la production a été paralysée par une cyberattaque classique, impactant ainsi directement le PIB britannique. Le quantique ajoute une nouvelle couche de complexité. « Les entreprises doivent devenir crypto-agiles », explique-t-il. En d’autres termes, elles doivent pouvoir mettre à jour leurs infrastructures de manière transparente, en remplaçant des algorithmes vieux de 30 ans par des solutions « Quantum Safe ». Ainsi, Orange Business accompagne déjà ses clients via l’offre Orange Quantum Defender.
L’IA quantique : un nouvel allié contre les malwares
En matière de cybersécurité, le quantique bouleverse par ailleurs les modes de détection des menaces. Grégoire Barrué explique par exemple comment son équipe utilise l’IA quantique pour traquer les logiciels malveillants. Face à l’explosion du nombre de malwares et à l’usage de l’IA générative par les hackers, les modèles classiques saturent. C’est pourquoi l’utilisation de réseaux de neurones quantiques permet d’entraîner des modèles avec moins de données tout en extrayant des informations plus pertinentes, tout en étant plus économes. En s’appuyant sur les processeurs photoniques de la start-up française Quandela, Orange explore des algorithmes capables de tourner sur des infrastructures peu gourmandes en électricité (seulement 5 kW pour un ordinateur de 12 photons).
La transition vers le monde post-quantique est une transformation de long terme. Elle nécessite d’anticiper dès maintenant la protection des données sensibles pour garantir, demain, la résilience de notre économie numérique.
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Paulette Gavignet
Benjamin Vigouroux
Grégoire Barrué







