Les modules embarquant nativement une connectivité cellulaire vont révolutionner l’internet des objets.

Les prévisions mondiales sur le marché de l’Internet des Objets sont aujourd’hui revues à la baisse par les analystes. En étudiant l’expérience vécue par les fabricants d’objets qui eux-mêmes influencent directement l’expérience des utilisateurs finaux de ces objets, Orange, acteur de référence de l’IoT en Europe accompagne l’essor des objets connectés et la croissance de tout l’écosystème IoT. Nicolas Ducrot, Directeur de l’Ingénierie des objets Connectés nous expose son point de vue.

Un marché de l’IoT fragmenté autour des technologies cellulaires et non cellulaires

Le marché des objets connectés et l’ensemble de l’écosystème IoT est aujourd’hui fragmenté entre les technologies longue portée et les technologies dites non cellulaires à courte portée. WiFi, Bluetooth, Zigbee, Z-Wave sont autant de technologies courte portée proposées aux fabricants et qui équipent une grande partie des objets mis sur le marché. Le choix technologique entre cellulaire et non cellulaire a un  impact conséquent sur le fabricant d’objets connectés ainsi que sur l’utilisateur final, nous explique Nicolas Ducrot. « Dans les technologies cellulaires comme la 2G ou le LTE-M, le processus de design industriel des objets peut être perçu comme complexe par certains fabricants. Le « maker » se trouve face à des complexités techniques et opérationnelles à gérer, il faut ainsi assembler plusieurs composants électroniques, engager contractuellement avec un ou plusieurs opérateurs mobiles selon la zone de commercialisation, tester et assurer la qualité de bout en bout. Les fabricants peuvent alors avoir tendance à déporter la complexité vers l’utilisateur final en faisant le choix des technologies non cellulaires à courte portée. Ces dernières ne sont pas toujours sécurisées, sont la plupart du temps complexes à configurer pour les utilisateurs et sont toujours dépendantes d’une connexion tierce vers le réseau Internet. » L’impact pour l’utilisateur final est dans la mise en fonctionnement des objets connectés (qui comprend alors une étape d’appairage au réseau complexe, étape qui n’existe pas dans les réseaux longue portée IoT) et dans l’expérience d’utilisation de ces objets (l’indisponibilité de la connexion tierce pouvant rendre l’objet inopérant). Bien que des solutions dites de connectivité cellulaire soient disponibles pour le marché des objets connectés, elles sont pour le moment utilisées en majorité par les entreprises aguerries à l’utilisation de ces technologies, marché sur lequel Orange est présent depuis plus de 10 ans au travers de ses offres Machine-to-Machine. « Mais la problématique va au-delà du simple choix de la technologie de connectivité, c’est sur l’ensemble du modèle industriel de production des objets connectés qu’il faut se pencher pour simplifier le parcours du fabricant d’objets » précise Nicolas.

Le fabricant et son processus de design face au morcèlement des tâches

Dans le processus de design d’objets connectés via les réseaux longue portée cellulaires, le fabricant se retrouve au cœur d’un écosystème industriel où de nombreuses actions vont lui incomber : la sélection du module de communication IoT et la relation avec son fabricant, la relation avec le ou les opérateurs pour s’assurer du fonctionnement des objets sur une ou plusieurs géographies, possiblement la relation avec les fabricants de carte SIM pour disposer de la bonne carte, la relation avec les fournisseurs en charge de l’hébergement des données générées par les objets, la relation avec les distributeurs etc…

En se mettant dans la peau du « maker » d’objets, Nicolas nous fait part de son analyse sur l’industrie de l’IoT. « Il est question de mieux percevoir les forces et les faiblesses d’un modèle et d’en tirer les bons enseignements pour contribuer à son évolution » insiste Nicolas. « C’est une posture qui ne va pas de soi. En effet, l’industrie de l’IoT est déjà structurée, il y a des milliers de nouveaux objets qui apparaissent chaque année. Dans un tel contexte industriel et commercial, il peut être difficile pour les acteurs établis de prendre du recul. Pourtant, innover au cœur même du fonctionnement de ce marché, permet d’aller plus vite, plus loin. » Cette expérience conduite pendant deux ans a donc permis à Nicolas et ses équipes d’analyser le fonctionnement de l’écosystème IoT et de son modèle industriel afin de « construire une proposition de valeur inédite, centrée sur le principe de faciliter le  travail des fabricants d’objets ».

Simplifier le modèle de l’industrie IoT

Le  programme « Live Booster » est la concrétisation de cette proposition de valeur. Via le module connecté Héracles d’EBV Elektronik inclus dans ce programme, le fabricant dispose d’un outil simple qui lui permet de gagner du temps sans se soucier des complexités opérationnelles associées à l’intégration de la connectivité. « Avec la connectivité cellulaire embarquée, nous offrons une expérience « plug and play » aux fabricants d’objets et par extension à leurs clients. le module Héraclès, plus petit qu’une pièce d’un euro, est une réponse efficace pour simplifier le processus de design des objets connectés » indique Nicolas.

En pré-intégrant la connectivité au stade de la conception électronique de l’objet connecté, le fabricant bénéficie d’une solution de connectivité sûre, performante, compétitive et qui fonctionne sur de vastes zones géographiques (33 pays européens couverts avec le premier module).

Grâce à l’association d’une carte SIM intégrée dans le module et d’un forfait de données prépayé cette solution « tout en un » est rentable pour les fabricants d’objets. « La simplification est concrète et immédiate » souligne Nicolas.

Mais cela ne s’arrête pas là, « Ce premier module est commercialisé en Europe par un des leaders de la distribution des composants électroniques, EBV Elektronik, dont le métier est d’approvisionner toute l’industrie. Cette solution permet de ne pas bousculer les fabricants dans leurs habitudes d’approvisionnement en composants, et donc de nous intégrer simplement dans leurs usages. » précise Nicolas.

Il est indispensable que l’industrie de l’IoT évolue dans son ensemble et s’adapte aux contraintes des fabricants d’objets en gommant à la fois les complexités techniques mais aussi les difficultés rencontrées dans les parcours d’achat/consommation.

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