“Ce que nous avons montré aujourd’hui, c’est que le niveau de maturité est suffisant pour envisager des déploiements commerciaux dès 2022.”
Dans la zone de démo, le petit robot se déplace avec aisance, piloté à distance au travers du réseau 5G SA (StandAlone). Tout à coup, les gestes se font plus lents, l’interaction se dégrade, le délai augmente entre le moment où l’ordre est généré et l’action réalisée : il y a de la latence. Pour les besoins de la démonstration, le trafic de données a été artificiellement gonflé sur le réseau ‑ jusqu’à une congestion. Qu’à cela ne tienne, les mesures automatiques des performances du réseau (délai, latence) ayant permis de déceler la dégradation de la qualité de service, l’alarme se déclenche sur la plateforme d’Assurance qui informe l’Orchestrateur. En quelques dizaines de secondes, celui-ci crée une portion de réseau dédiée : une nouvelle slice. Maintenant doté de son propre réseau, le robot ne souffre plus de la congestion et retrouve toute sa performance.
La latence, enjeu critique pour les entreprises
Comme l’explique Philippe Hémon, responsable du projet à Orange Innovation Networks, “on avance souvent l’argument du débit inégalé pour faire la promotion de la 5G, mais ça n’est pas le seul bénéfice. La latence, c’est-à-dire cette rapidité d’interaction entre un robot et la plateforme qui le supervise, par exemple, est un vrai enjeu technologique pour les écosystèmes de l’industrie 4.0. Pour certains secteurs, comme celui de la voiture connectée, il est même critique”. La génération de réseaux applicatifs à la demande est une réponse désormais accessible à ces entreprises, grâce à la 5G nouvelle génération, dite “stand alone”. Logiciels radio, cœur de réseau : tout tourne dans un réseau virtualisé.
Tirer tout le potentiel de la 5G
Au-delà des fréquences, ce sont les fonctionnalités cloud et “edge computing” qui rendent possible la création de nouvelles slices en temps réel. Jusqu’à présent, il fallait compter entre 10 et 15 minutes pour créer un réseau virtuel. Découpées en une multitude de petits logiciels, les applications cloud native sont moins volumineuses et donc plus rapidement déployables sur le réseau. Ces briques logicielles peuvent être réparties géographiquement, pour être positionnées de manière optimale dans les infrastructures de l’opérateur, ou encore au plus proche de l’entreprise. Elles peuvent être activées ou désactivées en quelques dizaines de secondes, de manière automatique, par logiciel, sans intervention humaine. Ce gain de performance, associé à une personnalisation du réseau, résonne particulièrement avec les attentes de nombreux secteurs professionnels. Les nombreuses instanciations des logiciels répartis sur de nombreux sites multiplient cependant la complexité du réseau à gérer. Pour analyser, identifier les problèmes, et en tirer les actions nécessaires, l’automatisation est donc indispensable.
Quand la techno sort du labo
C’est ce concentré de 5G, de cloud et d’automatisation qu’illustre l’expérience présentée au MWC, réalisée en collaboration avec plusieurs partenaires industriels, dont en particulier HPE et Casa Systems. “Ici, on fait la démonstration avec un simple robot téléguidé, mais il faut se figurer tous les usages qui seront bientôt réels sur les chaînes de production. Ce que nous avons montré aujourd’hui, c’est que l’ensemble des briques technologiques est disponible, permettant aux différentes industries de préparer leurs futurs usages.