“Demain, un véhicule autonome vraiment efficace sera partagé et ne se garera plus entre deux courses“, imagine Cédric Seureau, responsable du programme de recherche “Interconnecting Attractive Territories“.
Consacré à la mobilité durable de demain, le Movin’On Summit s’est tenu en juin dernier à Montréal, au Canada. Orange était de nouveau partenaire et a pu mettre en exergue ses travaux et échanger sur cette thématique avec les experts du monde entier.
“La mobilité de demain ne peut se concevoir qu’en prenant en compte toutes les parties prenantes d’un large écosystème”, constate Cédric Seureau, responsable du programme de recherche “Interconnecting Attractive Territories” chez Orange. “Pour rester attractifs, circulables et agréables à vivre, les territoires doivent repenser la mobilité de leurs usagers vers une mobilité plus durable”, ajoute-t-il. Pour répondre à cet enjeu et concevoir une mobilité adaptée à chacun, qui soit acceptable et susceptible d’être adoptée par le plus grand nombre, les services numériques et la connectivité ont un rôle majeur à jouer.
Aujourd’hui, la mobilité connectée est abordée via la 5G car elle permet des communications en temps réel entre les véhicules eux-mêmes et avec leur environnement. “Mais elle est aussi un moyen de gérer au mieux les flux et de décongestionner les villes”, estime Cédric Seureau. Arriver par exemple, à adapter la vitesse des voitures pour éviter des bouchons ou encore, permettre aux véhicules de se garer très facilement et éviter ainsi qu’ils n’émettent davantage de gaz à effet de serre en créant en plus de la congestion.
La mobilité durable est un sujet qui s’observe de manière globale : du client initial dont le besoin est de se déplacer pour aller à un rendez-vous, à son travail… jusqu’aux architectes et urbanistes qui conçoivent des quartiers, des chaussées, des parkings… en passant par les constructeurs automobiles. “Demain, un véhicule autonome vraiment efficace sera partagé et ne se garera plus entre deux courses, de quoi changer l’apparence des quartiers”, imagine Cédric Seureau.
Quant à la communication entre les véhicules et leur environnement, celle-ci a des impacts très concrets sur la manière de conduire. “Inutile qu’une voiture accélère si le feu est sur le point de passer au rouge”, souligne Cédric Seureau. “Il est préférable qu’elle décélère pour ne pas avoir à s’arrêter et lui permettre de consommer le moins d’énergie possible”, poursuit-il. Idem lorsqu’un véhicule est stationné de manière anormale à cause d’une panne, par exemple. Même sans visibilité, la voiture connectée à son environnement saura anticiper le danger, évitera un freinage d’urgence, un risque de collision et un gaspillage inutile d’énergie.
Dans le secteur de la mobilité connectée, l’apport de la 5G permet aussi la collecte et le traitement massif des données en temps réel : position, vitesse, entrées/sorties des véhicules dans les villes… Mais elle ne se résume pas uniquement à cela. Dans une ville, pour avoir une mobilité fluide et organiser son déplacement de bout en bout, l’usager a besoin d’être connecté pour synchroniser son trajet en fonction des transports collectifs : savoir où garer son vélo, connaitre l’heure d’arrivée de son tram… “Le numérique et la connectivité créent une dynamique d’évolution des modes de déplacement afin d’orchestrer tous ces services et d’anticiper très en amont la conduite (traversée de piétons, circulation à un croisement…) ce qui permet d’accroître la sécurité et de rendre possible une réelle éco-conduite”, résume le responsable du programme de recherche “Interconnecting Attractive Territories”.
À terme, le but est d’encourager les citoyens à délaisser leur véhicule individuel au profit d’une mobilité douce ou collective. Orange a engagé des travaux de recherche afin de mieux appréhender les enjeux socio-économiques qui faciliteraient une transition vers le transport collectif.
Dans le cadre d’un partenariat avec l’Université de Paris Sud, Orange accompagne une thèse en économie permettant d’étudier le “bien être et transports à l’ère du numérique” en interrogeant comparativement des salariés du plateau de Saclay et du bassin d’entreprises cessonnais, à Rennes Métropole, où l’arrivée du métro en 2020 va bouleverser les habitudes. L’idée est de comprendre la modification de l’usage du smartphone sur l’expérience transport et d’identifier des leviers de transformation de la mobilité de demain. À partir d’une multitude de données d’usages (type d’activités avec son smartphone, quelles applications, durée d’utilisation…) et de mobilité (à quels moments, dans quel cadre, où…), cette étude cherche à valoriser ce temps qui n’est plus consacré à la conduite d’une voiture.
En parallèle, dans le cadre de notre participation au Think & Do Tank “Movin’On Lab”, Orange et Michelin lancent une communauté d’intérêt sur les environnements de travail en mobilité appelée “Smart Bus“. Pour les entreprises dont les salariés doivent se déplacer sur des sites distants, l’idée est d’étudier la façon d’arriver à valoriser leur temps de trajets. “Faire en sorte que le temps précédemment passé en voiture ne soit plus du temps de perdu en donnant des éléments permettant de préférer largement le transport collectif qui peut paraître plus contraignant au premier abord”, explique Cédric Seureau. Cette étude a démarré cette année avec des expérimentations et des résultats attendus pour l’année prochaine.
À suivre…