LTE-M, une nouvelle impulsion pour l’Internet des objets

Extension des normes 4G, le standard "Long Term Evolution, category M1" monte progressivement en puissance, avec la déclinaison de premières solutions opérationnelles. Sa spécificité ? Une technologie « mobile IoT » économiquement rationnelle et moins énergivore.

Le LTE-M soutient une large variété de cas d’usage liés à l’IoT, en offrant une couverture et une connectivité élargies par rapport aux technologies cellulaires historiques.

On peut qualifier le LTE-M de manière simple et synthétique en parlant de « Long Term Evolution for Machines », le LTE étant une évolution de la technologie 4G. Le principe est désormais connu : avec la généralisation de l’Internet des objets et du machine-to-machine (M2M), les machines sont capables d’émettre des informations et des données, et de communiquer entre elles.

Le LTE-M est particulièrement adapté à la diversification et à la massification de ces objets : il s’agit en effet d’une technologie polyvalente, capable de connecter une grande variété d’appareils destinées à de nombreuses applications – allant des compteurs électriques intelligents ou distributeurs automatiques  aux flottes de véhicules, en passant par des balises GPS et des équipements de e-santé.

Un écosystème en construction

Nous n’en sommes encore qu’à la genèse du LTE-M, même si certains opérateurs dans le monde sont déjà bien avancés : aux Etats-Unis par exemple, AT&T et Verizon ont lancé leur réseau sur tout le territoire américain dès 2017. En Europe, Orange a fait du déploiement du LTE-M sur ses marchés une priorité, et mène depuis plusieurs mois une série d’expérimentations sur le terrain. Fin 2017, Orange Belgique a même annoncé la disponibilité des technologies Mobile IoT, dont le LTE-M, sur toute la Belgique.

Pour imaginer les applications et solutions adaptées aux besoins des entreprises, l’innovation s’opère en mode collaboratif, et des écosystèmes se structurent autour des maillons clés de la « chaîne LTE-M », entre les opérateurs, les fabricants d’objets connectés et les composants électroniques embarqués dans ces objets.

« Il est question aujourd’hui de fédérer ces acteurs autour d’initiatives et de partenariats communs pour inventer le futur du LTE-M », explique Luc Savage, Directeur IoT Entreprises au sein de le Division Innovation, Marketing et Technologies d’Orange. Le Groupe propose à cet égard un environnement LTE-M aux fabricants d’objets connectés et de modules, au sein de son Open Iot Lab.

« La démarche de co-innovation doit aller jusqu’à impliquer les futurs utilisateurs et, premiers concernés, les entreprises, pour que celles-ci puissent tester les solutions et partager leur feedback afin de les ajuster au plus près de leur réalité opérationnelle et de leurs chaînes de production », ajoute-t-il. Le mouvement est en marche, et il porte avec lui des perspectives prometteuses.

Un IoT plus performant et en mode « green »

Quels avantages opérationnels offre la technologie LTE-M ?L’un d’entre eux concerne les économies d’échelle générées au niveau de son déploiement, qui ne requiert qu’une simple mise à jour des infrastructures 4G existantes.

Il permet ensuite et surtout de franchir un nouveau pas dans les applications IoT pour le monde des entreprises, selon le principe du Low-Power, Wide-Area Network (LPWAN), le tout dans un contexte de mobilité. Grâce aux performances du LTE-M en termes de couverture et de consommation d’énergie, les entreprises pourront en effet connecter des objets qui n’auraient pas été viables avec les technologies existantes.

« Une couverture optimisée et élargie signifie notamment une pénétration et une disponibilité accrues et garanties à l’intérieur des bâtiments », explique Simon Glassman, Directeur des Partenariats stratégiques chez U-blox. Cette entreprise internationale basée en Suisse, conceptrice de modules et puces radio, a contribué au développement du premier objet LTE-M dédié aux entreprises – un boîtier de géolocalisation adapté aux usages de l’industrie 4.0 – aux côtés d’Orange et du fabricant d’objets connectés Ercogener.

« Et cela, ajoute-t-il, pour des solutions moins demandeuses en consommation électrique, avec une durée de vie allant de 5 à 10 ans, ouvrant la voie à des applications jusque dans des zones éloignées, avec des interventions de maintenance limitées voire quasi-nulles. Avec un avantage non négligeable : la possibilité de supporter des usages Voix si nécessaire. »

L’objet issu du partenariat entre U-blox, Ercogener et Orange est un modem LTE-M, étanche et résistant, qui permet notamment d’assurer un smart tracking de biens de différentes natures – palettes, containers, etc. – en toutes circonstances, dans des environnements contraints, en mobilité, ainsi que dans tous les lieux et à tout moment. Enfin, il peut être interfacé avec des capteurs externes si l’utilisateur souhaite enregistrer d’autres paramètres, par exemple les vibrations auxquelles est soumis un moteur.

Comme le résume Simon Glassman, l’IoT en configuration LTE-M, c’est « une ouverture à un nouveau monde d’opportunités, et la capacité de connecter de très nombreux actifs de manière performante et à un coût réduit. » Vers un monde encore plus smart

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