Le paiement par voiture connectée passe à la vitesse supérieure

Une automobiliste utilise son smartphone
Une solution de paiement interopérable par véhicule connecté est présentée au Salon de la Recherche et de l’Innovation. Elle permet de payer par exemple une place de parking ou un ticket de péage directement sur le tableau de bord de la voiture, sans télécharger une multitude d’applications.

Encore hypothétique il y a quelques années, le paiement par voiture connectée est en passe de devenir une réalité, offrant de formidables opportunités aux acteurs de ce marché émergent. Constructeurs automobiles, prestataires de services verticaux, opérateurs télécom, acteurs des solutions de paiement, tous cherchent à se positionner et travaillent depuis plusieurs années sur des solutions. Les démonstrateurs qui ont déjà vu le jour se limitent à des places de marché d’applications (marketplace), obligeant l’utilisateur à installer de nombreuses applis et à créer plusieurs comptes. Orange propose une approche différente.

S’inscrire en rupture avec l’état de l’art existant

Déterminées à jouer un rôle clé dans ce futur marché, les équipes Recherche et Innovation et les équipes Orange Business Services développent une solution ouverte en collaboration avec Worldline, acteur majeur des services de paiement : « Il existe plusieurs manières d’implémenter du paiement et de l’interactivité dans les véhicules connectés », souligne Emmanuel Le Huérou, Mobile Banking and Conversational Commerce, Research Program Manager. « Nous misons sur une approche ouverte interopérable qui capitalise sur les atouts des opérateurs télécoms, tout en permettant aux constructeurs automobiles et aux fournisseurs de services de renforcer la valeur de leurs offres.” Concrètement, cette approche met en œuvre un système de messages riches sur les interfaces numériques de la voiture (écran tactile, commande vocale) et sur le smartphone. Elle repose sur des services propres aux opérateurs télécoms ‑ à savoir la messagerie enrichie (Business Messaging) et l’hyper-géolocalisation ainsi qu’un porte-monnaie électronique innovant intégré au véhicule, développé par Worldline. Unique en son genre, cette approche évite ainsi l’installation d’applications multiples.

Réinventer l’interaction entre un véhicule et un fournisseur de services

Au Salon de la Recherche et de l’Innovation d’Orange, les visiteurs peuvent expérimenter ce nouveau concept en se mettant à la place du conducteur d’un véhicule qui arrive dans un parking. “Le parking apparaît sur la cartographie de l’écran de votre voiture et, en un clic, vous entrez en discussion avec le fournisseur de service (en l’occurrence, le gestionnaire du parking) par messages riches via un chatbot. Ce chatbot vous propose les différents tarifs horaires et la durée de réservation, vous faites vos choix, vous payez grâce au porte-monnaie du véhicule sécurisé par biométrie et vous récupérez le ticket de parking directement dans l’interface. Nous avons fait le choix de tirer parti de l’écran du véhicule, tout en jouant la complémentarité avec le smartphone. Cela permet par exemple de recevoir sur son mobile une notification permettant de gérer le stationnement.”

Miser sur l’interopérabilité

Cette démonstration fait suite à une étude réalisée dans le cadre d’un groupe de travail « numérique et technologie » constitué par la Banque De France). Cette étude s’est focalisée sur l’impact des objets connectés (IoT) sur le futur des paiements. “La voiture a été identifiée comme l’un des premiers écosystèmes IoT concernés, et nous avons rapidement décidé de travailler de façon collaborative sur un prototype de paiement des véhicules connectés.” C’est un premier démonstrateur qui est présenté au Salon de l’Innovation et de la Recherche. Les enjeux sont importants pour Orange : récolter le feedback de l’écosystème des fournisseurs de services et du monde de l’automobile, et leur montrer qu’il existe une alternative aux applications installées à bord des véhicules. “Chacun veut sa solution mais nous misons sur l’ouverture. Nous n’imaginons pas une solution de transactions exclusive, mais au contraire une approche ouverte à l’échelle européenne pour faciliter l’interaction entre les véhicules et les infrastructures. Nous devons convaincre les constructeurs automobiles et les équipementiers de ne pas travailler en silos, et de ne pas multiplier les standards.”

Aller plus loin avec la 5G

Ce service pourrait être implémenté dans les véhicules dès 2025. Avec, à la clé, des plus-values considérables sur la mobilité de demain, comme la possibilité de combiner plus facilement les différents services et moyens de transport (vélos, véhicules, parkings, etc.). “Nous allons pouvoir faciliter les services de mobilité en tirant parti des écrans des véhicules et des smartphones. Ces innovations sont au cœur des enjeux de la smart mobilty”. Orange imagine déjà sur des évolutions du prototype, notamment la géolocalisation et le déclenchement automatique d’interactions. “Le GPS actuel n’est pas assez précis pour déclencher les bons évènements aux bons endroits « , analyse Emmanuel Le Huérou, « en revanche, la 5G apportera la précision et la sécurité nécessaires pour, par exemple, identifier en temps réel la voie de circulation que vous utilisez !”

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