Vers la nécessité d’intégration de systèmes intelligents dans le secteur de l’automobile
Dans le contexte d’une transition énergétique mondiale, l’industrie automobile connaît une transformation massive, favorisant l’émergence de modèles économiques disruptifs. Pour les principales parties prenantes de l’écosystème embarqué, notamment les constructeurs automobiles, les détaillants, les fournisseurs, les banques, les opérateurs de télécommunications et entreprises technologiques, de nouvelles opportunités apparaissent pour eux offrir le meilleur service client. Dans ce contexte, un écosystème ouvert offrant des paiements sécurisés et fluides contribuera à générer des revenus, à réduire les coûts et augmenter la satisfaction des clients.
Ce livre blanc brosse le tableau d’une approche écosystémique, la plus à même de faire naître une coopération ouverte entre tous les acteurs de la chaîne de valeur.
La digitalisation à l’œuvre dans de nombreux domaines impacte particulièrement le domaine automobile : les véhicules sont désormais nativement connectés et proposent des interfaces sophistiquées et des services numériques à bord. Parmi ceux-ci, le « in-car payment » ambitionne de permettre à l’automobiliste de conclure des transactions pour ses besoins liés aux déplacements. Le but est ici de s’appuyer sur les technologies embarquées à bord des véhicules modernes pour faciliter des échanges commerciaux avec des services tiers tout en procurant une expérience « sans couture » qui capitalise sur les interfaces de la voiture et sur sa connectivité.
Un livre blanc sur le marché, les rôles des acteurs et les parties prenantes
Les chercheurs de Worldline et d’Orange proposent un livre blanc rassemblant les connaissances actuelles du in-car payment, qui promeut une approche ouverte. Ce livre blanc explore le concept de commerce « véhiculaire », qui englobe toutes sortes de transactions de biens et services autour du véhicule : le plein du réservoir ou la recharge électrique, les péages de parking ouvert ou fermé, d’autoroute, de ferry, les achats en « drive », l’assistance et la maintenance, les achats à bord de contenus multimédias ou d’abonnements, etc., sans préjuger de nouveaux types de services appelés à se développer à l’avenir comme le paiement de l’usage d’une voie rapide, le co-voiturage, la gestion dynamique des infrastructures urbaines, les réservations en avance sur l’autoroute, etc. Le marché mondial autour de ces transactions, de l’ordre de 1,12 milliards de dollars en 2022, est projeté en croissance à plus de 6 milliards de dollars d’ici 2030.
L’irruption du numérique à bord des nouveaux véhicules, conjuguée à l’électrification rapide du parc, redéfinissent l’expérience de mobilité personnelle. A côté des services bien connus de guidage et d’infotainment, et du service réglementaire d’appel d’urgence eCall, surgissent de nouvelles fonctionnalités numériques telles que le monitoring à distance, les interactions vocales, et dans un futur proche tous les services dits de « V2X » (Vehicle To Everything), fondés sur des technologies d’interconnexion entre les véhicules et avec les infrastructures, pour apporter une sécurité accrue. La disponibilité d’interfaces numériques à bord redessine également le paysage des services commerciaux. Si historiquement les compagnies d’autoroute ont été les premières à mettre en œuvre des technologies automatisant les paiements de leurs services, aujourd’hui de nombreux acteurs ont un rôle à jouer : les constructeurs et équipementiers automobile bien sûr, ainsi que les marchands (pétroliers, opérateurs de parking, réseaux de lavage et d’entretien, etc.), mais également l’industrie du numérique (BigTechs et opérateurs télécom) et celle du paiement (banques, réseaux cartes et FinTechs).
Ce livre blanc donne aussi la parole à plusieurs experts du domaine (Cédric Cagna, Directeur, EY Consulting Services ; Mark Gerban, Expert paiement et digital, membre d’AutoTech Europe ; et Franck Leveque, VP Bridgestone Mobility Solutions), au travers d’interviews qui complémentent l’analyse présentée en se penchant sur le potentiel marché et les facteurs de succès, sur les opportunités de partenariat dans la chaîne de valeur pour les constructeurs automobiles, et globalement sur les défis posés par le déploiement massif de ce type de solution. Le document se conclut par une revue des messages-clés destinés à chaque acteur de la chaîne de valeur du commerce véhiculaire, exposant pour chacun les bénéfices atteignables et les choix stratégiques à opérer, pour contribuer ensemble et efficacement à la mise en place de cet écosystème durable.
Verrous identifiés
L’écosystème qui se met en place est complexe. Jusqu’à présent les initiatives d’intermédiation du paiement des services véhiculaires ont surtout été des expérimentations, parfois à large échelle, portées par les constructeurs automobiles, les compagnies pétrolières et les opérateurs d’infrastructures. Elles ont en commun de proposer des approches « en silo », nécessairement restreintes en termes d’offre ou de technologie compatible. Ceci révèle la nécessité de faire advenir un écosystème plus ouvert, qui permettrait à un plus grand nombre d’acteurs de partager la valeur dans la chaîne business, en facilitant les évolutions et l’adoption des services, avec suffisamment de place pour chaque acteur. Se pose également la question du rôle du téléphone mobile dans la chaîne technologique, en regard de solutions plus intégrées des constructeurs et équipementiers automobiles.
En conclusion
« In-Vehicle Commerce : Revolutionising payments and business on the move », livre blanc co-écrit par Orange et Worldline, brosse le tableau d’une approche écosystémique, la plus à même de faire naître une coopération ouverte entre tous les acteurs de la chaîne de valeur du paiement à bord des véhicules, pour éviter les écueils des approches en silo. Cette proposition exploite le principe des chatbots, en s’appuyant sur des normes mondiales de messagerie enrichie, pour fournir une interface conversationnelle entre l’utilisateur et toutes sortes de services, selon une logique d’opportunité, sans enrôlement préalable (figure ci-dessous).
Dans cette approche, les marchands ont une grande latitude pour concevoir leurs offres, et ils en maîtrisent les dialogues et les interactions avec les utilisateurs. Ces derniers bénéficient d’une grande simplicité d’accès à toutes les offres disponibles, sans nécessiter aucune installation d’application ou création ex ante d’un compte client. L’interaction proposée est fluide, riche, et adaptée tant aux capacités des interfaces à bord qu’aux contraintes de sécurité inhérentes au contexte véhiculaire. Les constructeurs automobile et/ou les opérateurs des véhicules (gestionnaire de flotte, loueur) peuvent capter de la valeur lors d’une transaction commerciale, du fait de l’usage de leurs systèmes, en contrôlant l’accès aux interfaces du véhicule, tout en réduisant leurs coûts inhérents au numérique. Les acteurs du paiement peuvent opérer un wallet de paiement à bord du véhicule, qui peut être instancié en un cloud wallet et qui peut procurer des moyens de paiement variés. Les partenaires technologiques, en particulier l’opérateur télécom, apportent et valorisent des assets interopérables de communication enrichie (canal et plateforme de business messaging, outils de conception et hébergement des logiques de chatbot, annuaire de services).
Sources :
Livre blanc (PDF) : https://hellofuture.orange.com/app/uploads/2023/12/WP_Worldline_Orange_In_Vehicle_Commerce_2023.pdf
En savoir plus :
Présentation du livre blanc sur le site de Worldline : https://worldline.com/en/home/main-navigation/resources/resources-hub/publications/in-vehicle-commerce-revolutionising-payments-and-business-on-the-move.html