Pour répondre aux mieux aux attentes et aux besoins des familles, il nous semble important de faire le point sur la définition de la famille d’aujourd’hui avec sa morphologie complexe.
Il est en effet difficile de définir la famille tant ses transformations depuis les années 1970 en France sont profondes. Nous sommes partis de la définition de Déchaux (Sociologie de la famille, 2007) qui désigne la famille élémentaire d’une part, comme le groupe résidentiel composé d’adultes et de leurs enfants engendrés ou adoptés et la famille au sens large d’autre part, c’est-à-dire la parenté (bâtie sur des liens de filiation, des liens collatéraux -frères, sœurs – et des liens d’alliance).
Nous nous sommes particulièrement intéressés à deux cercles familiaux, que nous nommerons : la famille élémentaire et la parentèle.
La famille élémentaire (ou nucléaire) est représentée le plus souvent par l’association d’un couple et des enfants. Cependant, il est vrai que les modalités de « faire famille » sont aujourd’hui multiples : la famille nucléaire côtoie des familles conjugales sans enfant, des familles avec enfants pouvant présenter des écarts d’âge très importants, des familles monoparentales, des familles élargies ayant des habitats séparés, des familles recomposées, des familles homoparentales, des familles multigénérationnelles. De plus, une famille évolue et se transforme selon un cycle de vie qui lui est propre. Pour les sociologues, ces modèles familiaux inaugurent une ère nouvelle…
La famille élémentaire n’est qu’une composante d’un réseau plus vaste formé de liens qui unissent des individus sur une base biologique mais aussi sociale. C’est alors le terme « parentèle » que nous avons choisi d’utiliser. La parentèle est un réseau de sociabilité et d’entraide qui entrecroise des membres choisis dans le cercle familial et dans le cercle amical. Les relations y sont souvent plus fréquentes. Il s’y joue aussi plus de confiance, plus d’intimité, plus d’intensité émotionnelle et d’échanges réciproques de services.
Le « faire famille » aujourd’hui est plus ressenti comme un processus, à travers des activités collectives et moins en tant qu’identifiant qu’il soit un numéro de téléphone fixe, une adresse postale ou même un habitat commun. C’est à travers des moments de partage de contenus, de communication ou encore d’usages partagés que se construit cet engagement tacite « d’esprit de famille ».
Pour Orange, une famille est vue plutôt comme un foyer (au sens résidentiel). Ce collectif regroupe l’ensemble des occupants d’un habitat commun sans que ces personnes soient nécessairement unies par des liens de parenté. Elles partagent cependant la même connexion internet ainsi qu’un téléphone fixe. Ce dernier est d’ailleurs de plus en plus challengé (trop de spam, terminal vieillissant, …) mais reste plébiscité dans de nombreux cas. Bien sûr, cette notion de famille évolue et les membres y ont des rôles différents au cours du temps. Elle peut accueillir temporairement un parent par exemple, lui faisant ainsi bénéficier des services du foyer. Un enfant peut appartenir à plusieurs familles et vouloir conserver ses services dans un foyer et dans un autre. Pour une famille qui se sépare, chaque membre doit pouvoir repartir avec ses données et ses moyens de contacts (mail, n° de mobile…) issus d’un même contrat fixe… Et, dans le cas du décès du titulaire des abonnements, quels sont les droits des parents ? De multiples situations auxquelles Orange doit répondre…
La famille d’aujourd’hui n’est plus sur un modèle unique, réduite à l’unité nucléaire ou du foyer. Cette communauté à part est plus fluctuante, plus hybride et plus mobile qu’hier. Orange intègre dans ses offres et ses services cette vision polymorphe et prend en compte les réseaux de personnes dans lesquels s’insère la famille contemporaine !
Par exemple, Family Place en est une illustration. Cette application rassemble les membres de la famille et facilite l’échange d’information (messages, photos, rendez-vous). C’est aussi, il nous semble une réelle opportunité d’offrir des fonctionnalités nouvelles pour les familles digitales en prenant en compte la protection des données.
Aujourd’hui nos études consistent à éclaircir les questions suivantes : Quels sont les usages numériques partagés au sein des foyers ? Les familles souhaitent-t-elles une identité familiale numérique ? Comment les familles gèrent-elles leurs données numériques familiales ? Comment accompagner les familles pour répondre aux réalités numériques ?
Toutes ces questions sont au cœur de nos recherches actuelles.
En savoir plus :
- Déchaux J.H. [2009], Sociologie de la famille. La Découverte.
- De Singly F. [2014], Sociologie de la famille contemporaine. Armand Colin.