L’idée avec Alice, c’est de trouver de nouvelles formes d’interactions homme-machine pour simplifier l’usage des services numériques.
Matthieu Liewig débute sa carrière au sein du groupe en 2000 en tant que développeur. « À cette époque, la TV d’Orange n’existait pas encore et l’ADSL venait tout juste d’être déployé. Pourtant, simplifier l’accès, comprendre et faciliter les usages étaient déjà pour moi des questions centrales dans la conception des services. » Aujourd’hui, il est responsable d’un programme de recherche dans le domaine de la smart home (au sens large : domotique, multimédia, téléphonie, etc.), qui vise notamment à acquérir une meilleure connaissance du contexte de vie des habitants et à simplifier l’utilisation de la multitude de services numériques désormais disponibles dans la maison.
De nouvelles formes d’interactions
Cette volonté de simplifier les services constitue un fil rouge dans la carrière de celui qui participa à la conception de l’application ma Livebox ou des solutions Business Everywhere. « Quand je suis arrivé chez Orange, j’ai principalement travaillé sur l’accès aux services Internet, le diagnostic des problèmes de connexion… Ça m’a vraiment donné envie de développer la simplicité des services proposés aux clients. »
Et c’est exactement dans cette optique que Matthieu Liewig se lancera dans le développement d’Alice, prototype d’assistant familial basé sur le langage naturel, permettant de piloter les équipements connectés du foyer grâce à la voix. « Aujourd’hui, il y a de plus en plus de services numériques qui arrivent à la maison, constate Matthieu. L’idée avec Alice, c’est de trouver de nouvelles formes d’interactions homme-machine adaptées aux modes de vie de nos clients. »
En effet, dès le début de leurs recherches, Matthieu Liewig et ses collègues perçoivent l’intérêt d’implémenter de nouvelles interfaces, plus intuitives et accessibles, pour contrôler et communiquer avec tous nos appareils à la maison. « Les interfaces homme-machine n’ont cessé d’évoluer, de l’apparition du clavier dans les années 1960, à la reconnaissance vocale aujourd’hui, en passant par l’invention de la souris et de l’écran tactile… Et de nouvelles formes d’interactions vont apparaître. » Comme le langage naturel, forme très évoluée d’interface vocale, capable de déduire le cheminement de pensée et les objectifs d’une personne à partir d’un dialogue construit entre le système et l’utilisateur.
En mode open
Alice repose sur une solution d’intelligence artificielle intégrative. « Intégrative dans le sens où l’on associe de multiples briques d’intelligence artificielle » explique Matthieu, telles que le deep learning, basé sur réseaux de neurones artificiels, l’analyse sémantique, la logique de dialogue, etc.
Le conception d’une telle solution, qui fait appel à plusieurs disciplines émergentes, ne pouvait se faire qu’en mode open innovation. L’équipe de Matthieu Liewig participe à VoiceHome, un projet collaboratif qui implique des partenaires industriels (VoiceBox, Delta Dore, eSoftThings, Technicolor,…) et académiques (l’INRIA, l’Irisa, LOUSTIC).
Par ailleurs, le développement d’Alice a bénéficié de la démarche User Centric Innovation (conception centrée sur l’utilisateur). Le prototype est désormais déployé dans une dizaine de foyers à Lannion (Bretagne) et à Paris, auprès des mêmes familles qui avaient été interviewées dans la première phase du projet. « Ce mode de développement itératif et collaboratif permet d’enrichir Alice quasiment au jour le jour, en fonction des retours d’usage », conclut Matthieu Liewig.