« Les drones, ce sont ces objets volants, simples de prise en main, manœuvrés à distance, qui peuvent se déplacer presque partout rappelle Bertrand Rojat (en charge de l’Open Innovation au sein du Technocentre et d’Orange Vallée). Leur mission principale : observer. Dotés d’une caméra ultra haute définition, les drones collectent et restituent des images de qualité premium, y compris de sites difficiles d’accès. Une fonction précieuse dans maintes circonstances de la vie professionnelle, en particulier agricole et industrielle ».
Des agridronistes au service d’une agriculture écoresponsable
« Si l’imagerie satellite est encore largement utilisée dans l’agriculture, les drones sont devenus un outil incontournable pour les agriculteurs, constate Anne-Yvonne Halloux-Jahier, responsable éditoriale. Ils sont utilisés pour réaliser des cartographies au centimètre près des parcelles agricoles, beaucoup plus précises, en fait, que celles des satellites. Le survol permet de capter des données géo-référencées toujours plus fines sur l’analyse des sols, la température, mais aussi l’état des cultures. Et les drones peuvent être utilisés aussi pour des pulvérisations, contribuant ainsi à ce qui est appelé l’agriculture de précision. »
« En France, souligne Bertrand Rojat, le secteur de l’agriculture est même le premier utilisateur de drones : plus de 8 000 agriculteurs utilisent déjà leurs services de cartographie. Ils font appels à des agridronistes, ces pilotes chargés du survol de leurs parcelles agricoles. Grâce aux images captées par les drones et retraitées au sol via nos réseaux et nos plateformes de données, les agriculteurs reçoivent des conseils concrets pour traiter leurs sols, effectuer le juste dosage de tel ou tel fertiliseur, repérer les dégâts créés par des gibiers, etc… Les drones permettent d’adopter une démarche à la fois écologiquement et économiquement responsable pour l’agriculture. Un progrès gagnant pour l’homme et la planète».
Aux avant-postes pour des infrastructures plus sûres
Avec l’agriculture, les infrastructures constituent un autre champ important d’usage et d’application des drones. Tous les domaines touchant à la sécurité des infrastructures (inspection de sites sensibles, suivi de chantiers…) sont concernés.
Sur le terrain, Orange utilise déjà des drones pour effectuer des missions d’inspection sur ses antennes radio, ces points hauts installés dans des zones peu accessibles. La SNCF elle, y a recours pour analyser l’état des voies ferrées… Bertrand Rojat observe : « grâce aux drones, les acteurs économiques entrent dans une logique d’amélioration de la sécurité des infrastructures et dans une démarche préventive et de maintenance proactive ».
« Œil des secouristes » dans les opérations de secours et d’action humanitaire d’urgence, le drone est aussi un allié précieux des professionnels du tourisme ou encore des archéologues, et même des paléontologues ! Car les drones photographient, à coût marginal, des sites difficiles d’accès. Et que dire de la livraison par drone de nos achats sur des sites en ligne ?
Les vols de drones, encadrés par des normes de sécurité précises
L’inventivité des utilisateurs de drones est donc quasi sans limite. Pour autant, rappelons que l’usage des drones est strictement encadré : ces derniers évoluent dans un espace aérien régi par des normes de sécurité. Vol à vue et vol hors vue sont possibles mais dans des conditions très établies. Le survol d’agglomérations nécessite par exemple en France une autorisation préalable à la préfecture. Et les drones ne peuvent d’ailleurs pas s’élever à une altitude de plus de 150 mètres.
De fait, les drones sont déjà aujourd’hui des condensés de technologie impressionnants, qui embarquent des systèmes aéronautiques et électroniques sophistiqués, leur donnant une très grande stabilité, fiabilité, et autonomie de pilotage. Reste bien sûre encore à étendre leur capacité. Leur autonomie de vol est aujourd’hui de quelques dizaines de minutes ; des concepts à base de panneaux solaires et de structures carbones très légères sont à l’étude. Objectif : obtenir demain des vols quasi permanents. La portée de vol est également clé. Les drones utilisent aujourd’hui une connectivité WiFi qui leur procure une distance de vol de quelques kilomètres. Les réseaux mobiles, 4G dès maintenant et 5G demain, permettront d’étendre considérablement leurs possibilités de vol. Orange a d’ailleurs déjà réalisé, en première mondiale, un vol de drone 4G, démontrant la pertinence de cette technologie.
Alors le drone est-il appelé à se généraliser ?
« Aujourd’hui, les drones professionnels, cela représente quelques milliers d’engins sur un pays comme la France. Ils seront beaucoup plus nombreux demain, plus autonomes et certainement de plus en plus spécialisés avec des tailles adaptées aux missions, conclut Bertrand Rojat. D’autant que l’on peut imaginer des usages infinis… Faisant du drone un compagnon indispensable dans une relation homme-planète toujours mieux connectée ».