• Il explique comment l’IA change la vie des développeurs notamment via l’usage de ChatGPT dans la conception du code, ainsi que grâce aux outils de création.
• L’IA actuelle n’est cependant pas suffisamment avancée selon lui pour disposer des compétences nécessaires pour gérer des tâches complexes liées au gameplay et au code.
Comment l’IA est concrètement utilisée dans les studios de jeux vidéo indépendants ?
L’IA a toujours été présente dans l’univers des jeux vidéo mais il est important de noter que le terme « IA » est utilisé de manière différente aujourd’hui. Par exemple, un modèle comme ChatGPT est un exemple d’IA, mais il ne représente pas la totalité de ce que l’IA englobe dans le domaine des jeux vidéo. Dans le passé, nous avons vu des bots effectuer des actions aléatoires, ce qui est une forme primitive d’IA.
De nos jours, le machine learning offre notamment aux développeurs indépendants la possibilité d’explorer davantage le potentiel technique, que ce soit pour créer des mécaniques de jeu en utilisant la génération de code de GPT ou pour traduire des jeux plus efficacement.
Il est essentiel de noter que l’IA ne remplace pas complètement l’artiste, mais simplifie son travail
Comment l’IA simplifie-t-elle la création de contenu, en particulier dans les studios ?
Dans l’univers des jeux mobiles, nous avons constaté que l’IA a ouvert la voie à une génération plus simple de contenu visuel. Par exemple, un artiste peut concevoir un coffre-fort contenant des pièces d’or, puis utiliser des modèles comme Stable Diffusion pour demander à l’IA d’ouvrir le coffre et d’ajouter des pièces à l’intérieur. Cela permet d’éviter à l’artiste de devoir effectuer chaque tâche manuellement et donc de perdre du temps sur des tâches répétitives. Cependant, il est essentiel de noter que l’IA ne remplace pas complètement l’artiste, mais simplifie son travail.
Pourriez-vous nous parler des nouveaux outils disponibles et du potentiel de l’IA dans la création artistique des jeux ?
De nouveaux outils, tels que Scenario.com, aident à générer des personnages facilement et des assets pour les jeux. Cependant, il peut exister une certaine réticence de la part des artistes à utiliser ces outils. Ils ont également besoin de temps pour se les approprier, donc je ne vois pas une révolution dans ces métiers avant un an voire un an et demi. Les artistes doivent apprendre à utiliser les outils comme Stable Diffusion ou Midjourney efficacement, ce qui peut prendre du temps. Tout comme il est essentiel de comprendre le code pour travailler avec GPT, il faut également avoir une vision artistique pour designer des assets pour un jeu.
Quelles autres limites rencontrez-vous ?
Actuellement, l’IA ne possède pas encore les compétences nécessaires pour gérer des tâches complexes liées au gameplay et au code. Par exemple récemment OpenAI a essayé d’intégrer des fonctionnalités permettant de charger des dépôts GitHub entiers sur ChatGPT, mais ce projet a été interrompu, et les raisons de cette décision restent floues. La question des données personnelles est également devenue un enjeu majeur. Il reste donc beaucoup de travail à faire pour tirer pleinement parti de l’IA dans ces domaines. Les choses peuvent vite évoluer : Meta a déposé des demandes de brevets pour générer des assets 3D d’animaux à partir d’éléments réels. Associés à des technologies comme le Lidar, on imagine qu’il y aura bientôt des outils très puissants pour générer des contenus réalistes.