Que propose OSO et comment fonctionne votre technologie ?
Olivier Menut. OSO est une start-up spécialisée dans l’intelligence artificielle appliquée aux soins de santé. Notre technologie repose sur un petit boîtier connecté au Wi-Fi, que nous fixons sur les murs des chambres des Ehpad ou au domicile des personnes fragiles. Ce boîtier agit comme une oreille augmentée, capable de détecter et d’analyser différents types de sons. Les données sont ensuite transférées à notre serveur, où nos algorithmes identifient les situations anormales et génèrent des alertes en temps réel pour les soignants. Concrètement, nous avons une équipe qui travaille constamment à entraîner notre modèle d’IA à reconnaître des sons spécifiques. Nous sommes ainsi en mesure de reconnaître 150 classes de sons différentes, qu’il s’agisse de chute, malaise, cris, vomissements, étouffement, problèmes respiratoires, etc. Les soignants ont la possibilité de faire également de l’apprentissage par renforcement, et de taguer des données récoltées sur le terrain. Aujourd’hui, le volume de fausses alertes est inférieur à 1%.
Notre technologie se concentre uniquement sur les données sonores pertinentes pour les soins médicaux.
Quels sont les avantages concrets pour les soignants et les patients ?
Pour les soignants, notre service permet de surveiller les activités des patients de manière proactive, en réduisant la nécessité de rondes constantes. Grâce aux alertes générées par OSO, les soignants peuvent intervenir plus rapidement en cas d’urgence, améliorant ainsi la qualité des soins. En termes de charge mentale, il faut savoir qu’un soignant a souvent peur de ce qu’il va trouver quand il ouvre une porte. Maintenant, si une alerte est qualifiée par notre système, il sait à quoi s’attendre. Il peut également réécouter l’enregistrement lui-même, si l’alerte lui semble suspecte. Quant aux patients, ils bénéficient d’une prise en charge plus rapide et efficace, car les alertes sont traitées en temps réel, évitant ainsi les délais d’intervention prolongés.
Quels sont les projets d’OSO et comment envisagez-vous son développement ?
Nous travaillons actuellement sur des partenariats importants avec des CHU (Centres hospitaliers universitaires) et l’AP-HP (Assistance publique – hôpitaux de Paris). Nous souhaitons étendre notre technologie au-delà des établissements médicaux et la rendre davantage accessible aux patients à domicile. Nous continuerons également à perfectionner notre modèle de langage spécialisé, afin de surmonter les obstacles de la diction et de l’accent pour les personnes ayant des difficultés de communication.