Pour Nicolas Demassieux, directeur de la recherche d’Orange et pour ses équipes de chercheurs, le mot d’ordre affiché est clair : « constructeurs, entrepreneurs, industriels, opérateurs, sociologues, anthropologues, développeurs, designers, utilisateurs, chercheurs,… venez façonner avec nous une innovation choisie, responsable, qui soit synonyme de progrès pour tous ».
« En ouvrant aujourd’hui ces trois plateformes de Recherche Plug’in, Thing’in et Home’in, Orange lance un appel aux monde économique et académique ainsi qu’aux particuliers, pour venir façonner les révolutions de demain » !
La recherche intégrative, cela consiste en s’aligner derrière une quête commune, pour inventer les prochaines révolutions technologiques et d’usages. Comment la recherche d’Orange s’organise-t-elle pour y parvenir ?
ND : La recherche intégrative, cela veut dire une recherche ouverte, impliquant largement les acteurs de la chaîne de valeur et la société. Et pour concevoir la recherche dans sa globalité, nous réfléchissons en amont aux liaisons et aux interactions de briques technologiques, entre elles et avec les utilisateurs.
Appréhender ces relations et ces interactions, cela signifie pour nous d’être en conversation permanente avec la société. De fonder une recherche qui écoute attentivement les besoins, qui comprenne les mutations. Qui, aussi, sache rendre intelligibles et compréhensibles toutes ces idées et surtout, les enjeux, sociétaux ou éthiques qu’elles soulèvent.
Donc pas de chemin tout tracé, ou de projet balisé ! Nous voulons faire de cette vision de la recherche un standard, et c’est un projet que nous mènerons main dans la main avec ceux qui la partagent. Notre objectif : ouvrir des territoires où tout est à explorer pour bâtir un futur qui profite à tous : les utilisateurs, les instituts de recherche publics, les start-up, les industriels…
Orange propose désormais trois plateformes de recherche. Concrètement, que recouvrent-elles ?
N.D : Trois révolutions majeures vont profondément modifier l’interaction entre le monde physique et le monde digital dans les 5 à 10 ans à venir. Donc trois plateformes accompagnent ces enjeux. La plateforme « Plug’in » est focalisée sur la connectivité 5G ambiante. « Thing’in » est centrée sur le web des objets. Quant à « Home’in », cette plateforme cible une maison sensible.
A l’heure où la connectivité ambiante est désormais presque aussi nécessaire à l’activité humaine que l’air que l’on respire, Plug’in vise à exploiter les nouvelles possibilités offertes par l’ultra haut débit. Celui-ci, à partir de 2020, sera plus efficace en particulier d’un point de vue énergétique. La 5G permettra de garantir une connectivité pour des applications critiques et de connecter des milliards d’objets.
Les réseaux deviendront essentiellement des fonctions logicielles (réseaux programmables ou Software Defined Networks). Ils utiliseront de nouvelles technologies issues du logiciel et du cloud (réseaux virtualisés ou on-demand networks) et intégreront, en leur sein, de l’intelligence artificielle (réseaux cognitifs ou cognitive networks). Cela révolutionnera la façon dont nous les concevons et nous les faisons fonctionner avec efficacité, sécurité et disponibilité, ou encore la manière dont nous les commercialisons.
Le web des objets, thème de Thing’in, semble tout aussi riche en nouvelles opportunités…
N.D. Le web des objets à très grande échelle résulte de la connexion massive à l’Internet de capteurs et d’intelligence locale. Demain, Internet sera doté de capacités sensorielles avec des milliards de capteurs mesurant toutes sortes de paramètres du monde physique (données environnementales, biologiques, industrielles…). Il sera aussi doté de milliards d’actionneurs permettant d’agir sur le monde physique, au sein de la ville, dans l’industrie, dans la médecine ou dans l’agriculture.
On passera ainsi d’un Internet des objets, réduit à la connexion technique d’objets individuels, à un véritable web des objets connus et partageables dans lequel les objets pourront interagir au niveau applicatif pour accomplir des tâches complexes.
La plateforme Home’in, enfin, est centrée sur la maison numérique intelligente. Quelles sont les perspectives qui s’ouvrent à nous dans ce domaine ?
N.D. Les assistants personnels tels que Djingo fournissent aujourd’hui une interface unique et simple pour commander les fonctions de la maison, pour accéder à des services tiers ou plus largement pour interagir avec le monde digital.
Dans le futur, grâce à l’intelligence artificielle, ces assistants évolueront vers de vrais conseillers responsables et protecteurs de la vie privée. Ils seront capables de converser et de raisonner avec nous, de respecter les habitudes et personnalités de chaque foyer et de nous conseiller en conséquence.
Vous dévoilez ces trois plateformes au Salon de la recherche. Qu’attendez-vous de cette présentation ?
N.D. Ces 3 plateformes présentent une belle ambition. Elles sont à la fois des plateformes d’intégration technologique ; des espaces d’expérimentations in vivo, mais aussi des véhicules de recherche partagés entre les acteurs de la recherche, de l’innovation et les utilisateurs.
Nous pourrons unir nos forces avec ceux qui partagent notre vision d’un futur pleinement digital et humain, en apportant notre savoir-faire et notre puissance d’innovation. Nous mènerons ensemble les travaux de recherches technologiques ou d’usages autour des univers de la connectivité ambiante, du web des objets et de la maison sensible.
Pour résumer ?
N.D. : En ouvrant aujourd’hui ces trois plateformes Plug’in, Thing’in et Home’in, nous vous lançons un appel pour venir façonner avec nous les révolutions de demain !