“Le réseau Djoliba est né de la mise en commun de plusieurs infrastructures terrestres et sous-marines d’Orange en Afrique de l’Ouest, pour un lien sécurisé de bout-en-bout entre 8 pays de la région”
S’il s’est considérablement développé ces dernières années, le taux de connectivité des populations en Afrique fait face à un besoin grandissant et doit répondre également à l’enjeu des zones enclavées. Un des projets de connectivité qui essaiment sur le continent pour développer l’accessibilité aux réseaux se distingue par une approche innovante aux niveaux de sa conception et de son exploitation.
Un réseau unifié et sécurisé pour l’Afrique de l’Ouest
Baptisée Djoliba, cette nouvelle infrastructure a été conçue en mettant en commun plusieurs actifs réseaux d’Orange en Afrique de l’Ouest afin d’offrir des liens sécurisés de bout-en-bout entre huit pays de la région. Elle s’appuie sur plus de 10.000 kilomètres de fibres optiques terrestres et plus de 10.000 kilomètres de câbles sous-marins, et sur une expertise locale incarnée notamment par un centre de supervision dédié à Dakar. “Djoliba soutient la montée en gamme de la connectivité en Afrique de l’Ouest à plusieurs titres, souligne Julien Léger, responsable de projets stratégiques chez Orange. En premier lieu parce qu’il permet d’améliorer la qualité de service proposée avec des offres Très Haut Débit jusqu’à 100 Gbits/s et une disponibilité de 99,99% grâce à un réseau maillé permettant une forte redondance. Ensuite parce qu’il est sans couture et simplifie le service délivré : un utilisateur qui souhaitait établir un lien entre 2 pays devait auparavant souscrire deux offres auprès de deux opérateurs, avec deux qualités de service différentes. Avec Djoliba, ce même utilisateur, pour ce même lien, n’aura qu’une seule offre, et bénéficiera d’un interlocuteur et d’un service client unique. Enfin, ce réseau transfrontalier, qui couvre 16 points de présence dans la région, ouvre l’Afrique de l’Ouest au reste du monde en s’interconnectant avec des centaines d’autres PoP (Points of Presence) en Europe, en Amérique et en Asie. Les pays couverts par Djoliba peuvent ainsi accéder à une gamme étendue de solutions incluant des services VPN, de transit IP, etc. sur une granularité très large de débits (2Mbps à 100Gbps).”
Une gouvernance technique spécifique
La mise en commun d’actifs initiée dans le cadre du projet concerne autant les infrastructures que l’expertise humaine. Une gouvernance spécifique a été mise en place entre les équipes de l’ensemble des pays. En particulier, un comité technique a défini l’architecture et l’ingénierie, a arbitré les choix d’approvisionnement pour les équipements de transmission de la couche WDM et les routeurs composant la couche IP, puis coordonné leur déploiement. Côté exploitation, des procédures ad hoc ont été élaborées et une équipe de supervision dédiée a été établie à Dakar pour piloter tous les aspects du réseau Djoliba en “24/7”. La réalisation des opérations de maintenance s’appuie par ailleurs sur des équipes locales dans chacun des pays couverts.
Conception et déploiement en des temps resserrés
Au final, le réseau Djoliba a pu sortir de terre – et s’immerger – dans des délais record : “Le choix des fournisseurs et technologies a été effectué au début de l’été 2019, et les premières commandes d’équipements de transmission lancées en octobre de la même année. Le déploiement a donc pu être finalisé en une année, dans des géographies et des contextes parfois contraints, et une complexité accrue du fait de la crise sanitaire, grâce à l’expertise et à la mobilisation des équipes sur le terrain.” En moins de deux ans, Djoliba a doté l’Afrique de l’Ouest d’un réseau unifié et sans couture, performant, redondant et sécurisé.