• Pour démocratiser l’usage des plateformes, les acteurs de l’écosystème, comme la Fondation Ethereum, cherchent à simplifier l’accès à leurs technologies.
• L’expansion des usages ne pourra cependant se produire sans les grandes marques et les enseignes, qui recourent aux NFT pour améliorer la relation client sans dépendre des plateformes.
ERC-4337 ? Un sigle digne d’un film militaire qui n’incarne pourtant qu’un nouveau standard destiné à rendre la blockchain plus sûre et plus accessible au grand public. Annoncée par la Fondation Ethereum au début du mois, cette mise à niveau d’ constitue « une avancée majeure pour l’adoption des cryptomonnaies par un public plus néophyte », souligne le Journal du Coin. Car c’est souvent là que le bât blesse : bien qu’abouties, les technologies blockchain restent confidentielles et souvent inaccessibles au grand public. A cela s’ajoute un problème de confiance : « la chute de FTX a accéléré l’éclatement d’une bulle spéculative dont tout le monde était conscient et a créé un important choc de confiance », explique Michael Amar, le président de la Paris Blockchain Week, gros événement du secteur qui se tient à Paris du 20 au 24 mars. Reste que, selon lui, « l’usage des cryptomonnaies est inéluctable et se traduit dans les chiffres chez les jeunes générations ». La société Triple A estime que l’on compte déjà plus de 420 millions d’utilisateurs de cryptomonnaies à travers le monde.
L’usage de la blockchain semble, quant à lui, tiré par le métavers ou encore les NFT. « Dans cinq ans, tous les tickets, pour des concerts ou des matchs, pourront être des NFT. Cela évite d’importants problèmes car on peut tracer les acheteurs, certifier les authenticités et proposer des expériences supplémentaires aux utilisateurs », souligne Michael Amar. Les programmes de fidélisation pourraient aussi se manifester via des portefeuilles numériques. Néanmoins, le petit monde de la blockchain a du mal à voir ses technologies adoptées par le grand public. Pour gagner en popularité, les usages de la blockchain ne peuvent se faire sans le concours des grandes marques et enseignes. « On ne peut plus travailler en silos et nous devons encourager et éduquer les grands groupes et les géants du Web pour les aider à intégrer ces technologies. »
Les marques veulent reprendre la main sur la relation client qui a été désintermédiée par les plateformes
Aller au-delà du « proof of concept »
Pour Bilal El Alamy, cofondateur et dirigeant de PyratzLabs, un start-up studio spécialisé dans le Web3, « l’un des enjeux de 2023 est de convertir des grands groupes à aller plus loin que de simples « proofs of concept » dans la blockchain, pour proposer des usages concrets à leurs clients historiques, comme le fait PMU avec ses Stables », un jeu hippique qui se base sur des NFT. L’idée est de convaincre davantage de marques d’intégrer leurs actifs dans des blockchains notamment pour faciliter et améliorer leurs relations avec leurs clients. « Améliorer le parcours des utilisateurs est central. Depuis le début de l’année, j’ai vu des sociétés développer des nouveaux outils qui changent la donne en la matière, par exemple pour faciliter la récupération des clefs privées ou bien limiter les étapes inhérentes à l’adoption de ces technologies. »
Libérer les marques de leur dépendance aux plateformes
« Il sera effectivement difficile de compter uniquement sur les utilisateurs pour voir les usages de la blockchain se démocratiser », indique Frédéric Montagnon, président d’Arianee, une société qui aide les marques à améliorer leur relation client grâce aux NFT. « En réalité, les marques veulent reprendre la main sur la relation client qui a été désintermédiée par les plateformes. C’est vital pour le marketing. » Les NFT répondent à cet enjeu, par exemple en créant des garanties traçables et authentifiables pour certains produits ou des passeports numériques pour des objets, voire des doubles numériques. « Nous développons donc des outils qui permettent aux marques d’émettre des NFT pour leurs produits, par exemple pour des montres de luxe. Si une montre est revendue dans un marché secondaire, le vendeur peut transmettre le NFT associé, ce qui permettra à la marque d’être en relation avec un client qui n’est jamais entré dans sa boutique. » L’objectif est ainsi de créer un canal désintermédié entre la marque et ses consommateurs, tout en respectant les données personnelles. Pour Frédéric Montagnon, il s’agit également d’un enjeu de souveraineté numérique : « On revient à une version d’Internet plus communautaire, moins dépendante des plateformes. Car aujourd’hui, nos données ne sont plus vraiment nos données, et le Web3 n’est rien d’autre qu’un mouvement qui consiste à redonner de la souveraineté aux utilisateurs grâce aux actifs numériques. »
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