Avec Orange, une eSIM sécurisée, simple et interopérable

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L’eSIM (embedded SIM, SIM embarquée) est bien plus qu’une simple évolution technologique ; pour Yoann Noisette, expert eSIM chez Orange, « c’est une réinvention complète de la connectivité ». Passer d’une carte SIM physique à un composant intégré dans le terminal change entièrement la donne pour l’ensemble de l’écosystème télécom. Laurent Coureau, responsable de l’équipe SIM et eSIM chez Orange, ajoute : « Ce n’est pas qu’une une miniaturisation, car il a fallu repenser tout le cycle de vie de la connectivité, de la sécurité à l’expérience utilisateur. »

Aujourd’hui, les eSIM sont plus sécurisées que les cartes SIM traditionnelles car elles sont intégrées dans des puces certifiées et auditées

Outre le marché traditionnel, le marché du tourisme est en pleine explosion. « On observe des nouveaux entrants arriver, à l’image d’Orange Travel qui permet d’installer une eSIM en quatre clics dans un terminal compatible si demain vous partez aux Etats-Unis ou à Madagascar, afin de souscrire à un forfait spécifique », note Yoann Noisette. Pour Orange, ce marché incarne une véritable opportunité. « Il nous demande d’être excellent sur le parcours client au regard du nombre de nouveaux acteurs qui se lancent dans l’eSIM. »

Standardisation et architecture : un écosystème sécurisé

« Le rôle d’Orange dans la GSMA a été crucial pour définir des normes strictes », souligne Laurent Coureau, qui a notamment présidé le groupe de travail de l’association des constructeurs et opérateurs de téléphonie consacré à la standardisation eSIM. « Nous avons travaillé en étroite collaboration avec l’ensemble des partenaires pour garantir que les eSIM soient à la fois sécurisées et employables avec tout type de terminal, tout en offrant un parcours digital simple et adéquat. » Aujourd’hui, les eSIM sont plus sécurisées que les cartes SIM traditionnelles, « car elles sont intégrées dans des puces certifiées et auditées », ajoute Yoann Noisette. Il faut par ailleurs garantir la souveraineté des données à l’occasion du passage à l’eSIM. « Avec des serveurs de plus en plus “cloudifiés”, nous devons nous assurer que les données clients restent protégées, dans un contexte de forte réglementation comme en France », précise Laurent Coureau.

Défis techniques et solutions

Les eSIM constituant, contrairement aux SIM, un écosystème ouvert, elles offrent une surface d’attaque plus importante aux cyberattaques. « Nous avons donc développé des outils comme iAlerting pour détecter les connexions suspectes, et mis en place des codes OTP pour sécuriser les téléchargements de profils », explique Yoann Noisette. Pour maximiser la confiance, « les serveurs eSIM sont certifiés par la GSMA et régulièrement audités pour garantir leur intégrité », précise Laurent Coureau.

Autre enjeu majeur : celui de l’interopérabilité. Disposer d’eSIM demande de nouveaux modes de transfert de profils entre les appareils, par exemple dans le cas où un client souhaite changer de téléphone. Cela a demandé d’importants investissements en infrastructure. « Grâce à l’ODSA (GSMA) et à des solutions comme Quick Transfer d’Apple, les clients peuvent changer de terminal sans perdre leur connectivité », explique Yoann Noisette. Un défi est de s’adapter aux évolutions dans l’expérience client amenées par les OEM (fabricants d’équipements d’origine). L’arrivée de terminaux eSIM-only, comme l’iPhone 17 Air, qui préfigure l’usage massif de l’eSIM, requiert de la part des opérateurs de supporter des nouvelles expériences utilisateur « on device » afin d’accompagner les clients dans non seulement l’activation initiale mais aussi le transfert d’abonnement de mobile à mobile. « Les opérateurs doivent digitaliser leurs processus de souscription, offrir un support 24/7, afin de permettre une approche globale la plus adaptée aux besoins de leurs clients », indique Laurent Coureau. 

Il explique qu’il faudra également « suivre la tendance des “integrated SIM”, qui est un terme commercial mais non technique pour désigner les eSIM intégrées directement dans les chipsets. A l’instar des eSIM, ce ne sont pas des cartes SIM virtuelles, avec comme différence d’être intégrées aux processeurs comme dans les puces haut de gamme Snapdragon de Qualcomm ». Pour les fabricants, c’est un pas de plus vers la miniaturisation des terminaux et l’optimisation des coûts. Rien ne changera pour les opérateurs, mais les fournisseurs d’eSIM comme Thalès ou STM risquent d’être bousculés par ces innovations.

IoT et marché international

Pour l’IoT, l’eSIM incarne une véritable valeur ajoutée. « Pour nos clients avec des besoins comme la télérelève de compteurs, de connectivité automobile par exemple, l’eSIM permet des mises à jour à distance et une gestion simplifiée », précise Yoann Noisette. Objectif : ouvrir de nouvelles perspectives pour les objets connectés, des voitures aux capteurs industriels.

En Pologne, Orange vise un marché 100% digital. Avec l’application Flex, Orange permet d’acheter et d’activer une eSIM. « Nous avons repensé l’ensemble du parcours client, du “Know Your Customer” à la livraison du profil », détaille Yoann Noisette. « C’est un modèle que nous déployons progressivement dans d’autres pays. Avec l’eSIM, l’ensemble des filiales Orange s’engage dans une démarche de simplification et de digitalisation des parcours clients, comme l’illustrent les exemples récents au Luxembourg avec l’application Hello eSIM et en France avec l’offre Hello 5G de promotion de la 5G via eSIM. » En Afrique, Orange travaille avec des partenaires locaux pour surmonter les défis techniques et réglementaires. Laurent Coureau conclut : « L’objectif est d’étendre les bénéfices de l’eSIM à des marchés où l’infrastructure est moins mature. Même si l’adoption est plus lente, le potentiel est énorme. »