On ne le sait pas toujours, mais 70 % des tâches en usine sont encore manuelles et 90% d’entre elles font appel à une composante visuelle. La plupart de ces gestes liés au contrôle ou à la surveillance, souvent sans valeur ajoutée pour les opérateurs, pourraient la plupart du temps être automatisés. Cependant, les technologies de vision industrielle (machine vision) utilisées étaient jusqu’ici complexes et coûteuses à mettre en œuvre. La solution de la start-up Automi, co-fondée en 2021 par Galem Kayo, ouvre désormais à l’industrie la voie à l’automatisation à grande échelle des inspections visuelles grâce à de l’intelligence artificielle.
Une plateforme d’automatisation des inspections visuelles
“Notre approche est ‘no code’, indique Galem Kayo : nous donnons aux opérateurs un accès à l’intelligence artificielle au travers d’outils digitaux très simples à utiliser. Ils peuvent ainsi entraîner leur propre robot sans avoir à écrire une seule ligne de code.” Par exemple, pour entraîner un algorithme de contrôle qualité, la plateforme présente des images de pièces non-conformes dont l’opérateur peut entourer les défauts, comme il le ferait sur une feuille de papier, et qu’il peut caractériser par une étiquette descriptive. Le robot apprend progressivement à reconnaître tous les défauts de façon automatique. “Un de nos clients, fabricant pour un avionneur, contrôle ainsi 3 millions de pièces supplémentaires par an, sans avoir ni embauché, ni formé aucun opérateur.”
Un de nos clients, fabricant pour un avionneur contrôle 3 millions de pièces supplémentaires par an sans avoir ni embauché, ni formé aucun opérateur.
Automi contribue également à l’automatisation de la performance des lignes de production. Un pâtissier, leader en Europe, utilise la plateforme pour connaître en temps réel la cadence de sa production. L’algorithme entrainé mesure la production et alerte en cas d’anomalies, de ralentissement ou d’accélération. Un moyen efficace pour produire la bonne quantité sans générer de déchets.
5G et edge computing : la combinaison idéale
Automi traite de grands volumes de données (pour la plupart : des images haute résolution) qui doivent être transférés via une large bande passante sans temps de latence pour permettre une prise de décision instantanée. La 5G prend ici toute sa dimension pour faciliter le traitement de ces datas en masse et en temps réel.
De même, pour entrainer et piloter ses robots, la start-up s’intéresse au edge computing ‑ la technologie de cloud décentralisé permettant de traiter des volumes importants de données avec une faible latence, grâce à la proximité de la puissance de calcul avec les installations du client. “Aujourd’hui, nous travaillons à partir d’ordinateurs embarqués chez nos clients, ce qui nous contraint à gérer la configuration et la maintenance de ces équipements. Demain, nous traiterons les données en local, à la périphérie du réseau – une solution qui devrait nous faire gagner du temps et diminuer nos coûts.” L’edge est aussi un véritable atout pour apporter une solution adaptée aux clients de secteurs industriels où la confidentialité et la protection des données sont des prérequis essentiels. En effet, ces industriels préfèrent voir traiter leurs données au plus près de leur source, sur leurs sites.
Des besoins urgents dans tous les secteurs
On le voit, le besoin est immense. En à peine un an, Automi a déjà converti plus d’une dizaine de projets pilotes en dispositifs pérennes dans l’aéronautique, l’automobile, l’agroalimentaire, le textile, l’industrie pharmaceutique, etc. La solution est accessible et opérationnelle rapidement pour toutes les entreprises qui doivent augmenter leurs cadences et améliorer leur performance mais peinent à recruter et fidéliser des opérateurs.