• Les écoles de formation comme Simplon et Holberton s’adaptent pour enseigner une utilisation appropriée de l’IA générative aux apprenants.
• Les apprenants doivent maîtriser les bases du code ; il est crucial de ne pas compromettre la qualité du code en s’appuyant uniquement sur les outils d’IA.
Automatisation des tâches, optimisation du code et de ses tests, détections des erreurs, analyses de données, etc., l’intelligence artificielle continue de faciliter la vie des développeurs si bien qu’Apple souhaite aussi lancer son équivalent de GitHub Copilot, l’assistant d’IA de Microsoft référent dans le développement Web. À terme, certains analystes estiment que l’intelligence artificielle générative permettra au code d’être plus en phase avec des règles de conformité et soutiendra la sécurité et la génération de cas de test, augmentant ainsi la qualité globale des logiciels. Sur le papier, tout laisse entendre que le travail des développeurs demandera à l’avenir moins d’expertise. La réalité est plus nuancée. D’ores et déjà, les organismes de formation s’adaptent, ne serait-ce que parce que les développeurs doivent acquérir de nouvelles compétences pour s’adapter à ce nouveau paradigme.
Il ne faut pas oublier que l’IA n’est pas capable de rédiger du code propre et fonctionnel
Pour Julien Cyr, le dirigeant de la filiale française d’Holberton, école de programmation internationale, l’utilisation de l’IA n’est qu’une évolution naturelle de la manière de développer : « Dans les années 70, quand on développait, on avait besoin de documentation papier, de lexiques, de traducteurs, etc. et la numérisation des outils et les plateformes en ligne ont progressivement simplifié le travail. En réalité, l’IA est le prolongement de cette simplification. » Il reconnaît des travers aux outils d’IA générative : « Les étudiants ont tendance à aller vers la facilité, voire vers la triche, plutôt que d’essayer de comprendre. Mais il ne faut pas oublier que l’IA n’est pas capable de rédiger du code propre et fonctionnel. »
Démystifier l’IA générative
Chez l’école Simplon, qui a formé 30.000 apprenants en 10 ans, il est, d’après le directeur adjoint de la structure, Mathieu Giannecchini, essentiel d’accompagner les formateurs dans un premier temps. « On doit faire en sorte qu’ils ne soient pas bousculés par les apprenants qui dégainent l’IA générative plus vite qu’eux, sur les métiers de développement comme sur les métiers d’infrastructure. » Désormais, tous les apprenants suivent un atelier sur l’IA générative. « L’objectif est de les aider à comprendre et démystifier ce que c’est, tout en leur permettant d’expérimenter les outils, puisqu’ils vont être amenés à les utiliser dans des contextes projet par la suite. » L’idée : ne pas les laisser utiliser les outils d’IA générative sans en maîtriser les fondamentaux. « Pour utiliser GitHub Copilot, il faut déjà savoir piloter. » Lui aussi estime que la qualité du code n’est pas toujours au rendez-vous, par exemple quand il s’agit de faire évoluer une application. Pour les développeurs et les formations spécifiques au développement, Simplon va plus loin : « On souhaite les faire monter en puissance sur les outils, par exemple sur la prise en main de l’utilisation d’une librairie spécifique dans un projet de reconnaissance d’image. »
Intégrer l’IA générative dans la vie des apprenants
« Dans notre cadre de travail, les IA génératives sont intégrées automatiquement » note Julien Cyr. « En somme, on demande aux étudiants de demander de l’aide à ChatGPT avant même de s’adresser aux coachs techniques. C’est une manière de les accompagner dans leur prise d’autonomie. » Holberton School va plus loin dans son modèle de formation, puisque le principe de cette école de formation est de ne compter que 3 coachs techniques pour 200 étudiants. Outre des plateformes d’e-learning et une logique de peer learning, Holberton propose à tous les étudiants dans le monde de travailler sur les mêmes projets et dispose de ses propres outils pour… automatiser leur correction. Mathieu Giannecchini le rappelle sans hésiter : dans le développement Web, seule la compétence compte. « On doit rester agnostique quant à la nature de l’outil utilisé. » Si aujourd’hui ChatGPT et GitHub Copilot restent les outils préférés des étudiants, ces derniers ne doivent pour autant pas être considérés pour acquis.