L’informatique, c’est pour moi une histoire de famille. Je nais en 1955 à Londres. Mes parents sont mathématiciens et travaillent sur les premiers ordinateurs commercialisés.
Petit, je passe des journées entières à bricoler des trains miniatures. Étudiant, je fabrique mon premier ordinateur à partir d’un téléphone et d’une vieille télévision.
En 1980, mon diplôme de physique de l’université d’Oxford en poche, je rejoins le CERN, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, à Genève. À l’époque, les chercheurs utilisent déjà Internet, mais juste pour échanger par e-mail. Collaborer est encore un vrai casse-tête. Décidé à résoudre ce problème, j’écris un programme pour centraliser et actualiser les données du centre. Je l’appelle ENQUIRE.
Je vois plus loin : “Et si Internet devenait le lieu de partage et d’échange pour la communauté scientifique mondiale ?” Mon idée ? Créer un système de management de la donnée à partir d’un maillage de liens hypertextes.
En 1989, je soumets ma proposition au CERN qui m’accorde les ressources pour approfondir mes recherches. Je travaille alors avec une petite équipe pour lier la technologie hypertexte à Internet.
Nous développons dans la foulée trois bases essentielles du web : les adresses web (URL), l’HyperText Transfer Protocol (HTTP) et l’HyperText Markup Language (HTML). Elles sont notre cadre pour mettre en place le tout premier navigateur : WorldWideWeb ou WWW.
Le programme est mis en ligne sur le réseau interne du CERN en décembre 1990 et quelques mois plus tard sur Internet. En 1993, nous le rendons libre de droits.
J’ai développé le World Wide Web comme un lieu de partage universel. Plus de trente ans après sa mise en ligne, je continue à promouvoir un web libre, ouvert et neutre. Avec ma fondation, je participe aux combats contre la désinformation et pour la protection des données personnelles.
